“Ils ne comprennent que l'arme de la contestation. Le dialogue, pour eux, cela signifie laisser le pourrissement s'installer ! On est prêt à frapper un grand coup et, pourquoi pas lors du bac, c'est la base qui va décider de la protestation et quelle que soit sa nature, on ira jusqu'au bout !” Telle a été la réaction de M. Meriane, le coordinateur national du Syndicat national autonome des enseignants du secondaire et technique (Snapest), lors d'un point de presse ce mardi, venant sanctionner la tenue du conseil national qui s'est déroulé au lycée Lotfi d'Oran. Ces propos, faisant allusion à l'attitude du ministère de l'Education, rappellent, en fait, que la contestation sociale est loin d'être éteinte au sein du corps des enseignants du secondaire. Et pour cause, leurs principales revendications qui, par le passé, étaient à l'origine de mouvements de grève à répétition se posent toujours avec autant d'acuité. Pour le représentant du Snapest, il ne fait aucun doute que d'ici la fin de l'année scolaire, “pour un autre mouvement de revendication, il n'est pas trop tard”. Et d'en citer les raisons essentielles : “Il est aberrant que pour le régime indemnitaire, on est encore obligé d'attendre la promulgation des statuts particuliers de la Fonction publique. Nous dénonçons encore le fait que pour les primes, celles-ci sont calculées sur la base des anciens salaires, alors que les retenues sur salaire (lors des grèves, ndlr) sont, par contre, faites sur la base des nouveaux salaires.” L'autre question sensible et importante abordée lors de cette rencontre est celle du logement, et de rappeler la circulaire inique du ministre qui excluait presque de fait les enseignants du Sud pour l'attribution de logements, voulant donner la priorité aux enseignants du Nord affectés dans le Sud. Après que la presse s'est emparée “de cette injustice dénoncée par les enseignants”, la circulaire a été annulée, mais la question du logement reste entière, explique encore l'intervenant. Lors de ce conseil national qui s'est tenu à Oran, M. Meriane a évoqué certains points débattus, comme la tenue du congrès du Snapest en 2009, l'organisation d'université d'été, les conditions socioprofessionnelles des enseignants, l'âge de la retraite après 25 ans d'exercice, etc. La question liée à la perdition scolaire, également évoquée, une situation grave, selon le coordinateur national du Snapest qui déclare : “Le système éducatif produit des échecs stupéfiants”, comme expliqué dans le dernier mémorandum rendu public lors de la campagne électorale de la présidentielle. Meriane parle d'un taux de déperdition scolaire de l'ordre de 70% en tenant compte des inscrits du primaire jusqu'au baccalauréat. La violence au sein des établissements a aussi été évoquée lors du point de presse et le coordinateur du Snapest de dénoncer le ministère de l'Education nationale qui a organisé une journée d'étude sur ce thème, sans inviter les syndicats autonomes, alors que la proposition de cette journée était de leur fait. Pour le Snapest, la violence, qui n'est pas propre au secteur de l'éducation, est un phénomène présent dans toute la société. Les causes : la malvie, la hogra, l'injustice, etc. : “Des solutions doivent être élaborées avec la participation de tous, notamment des spécialistes.” Et d'ajouter : “La surcharge des classes, avec parfois jusqu'à 60 élèves par classe, alors que les normes pédagogiques sont de 25 élèves par classe, crée et accroît ce phénomène de violence”, dira en conclusion l'intervenant. Djamila Loukil