La rentrée scolaire ne s'annonce pas de tout repos pour Boubekeur Benbouzid. De nombreux problèmes s'installent dans la durée. «Le problème primordial demeure la surcharge des classes», a indiqué hier, le secrétaire général du Cnapest, Nouar Laarbi. Un problème crucial soulevé également par le coordinateur national du Snapest, Meziane Mariane. «On construit des milliers de logements sans prévoir des infrastructures qui vont avec les besoins des locataires. Ainsi, la prise des dispositions nécessaires en matière de capacités d'accueil pédagogiques, pour parer à une éventuelle surcharge et saturation des structures fait souvent défaut», indique-t-il. La double vague résultant du chevauchement des effectifs de la 5e année primaire et de ceux de l'ex-6e, «arrive cette année au secondaire», dira-t-il. L'exemple de la localité de Birtouta à Alger est édifiant. L'unique lycée prévu est d'une capacité de 800 élèves alors qu'il est attendu quasiment le triple, soit 2 400 lycéens au total, selon notre interlocuteur. Par contre, cite M.Laarbi, le lycée Emir Abdelkader à Bab El Oued conçu pour recevoir jusqu'à 3000 élèves n'accueillera cette année en tout et pour tout que 300 élèves, note-t-il. Quant à la gestion de l'argent des oeuvres sociales évalué à 50 milliards de dinars, le Cnapest et l'Unpef ont opté pour des commissions élues pour «sauvegarder la solidarité nationale», arguent-ils. Toutefois, le mécontentement pourra aussi survenir à l'issue de l'affichage des résultats du concours de recrutement. A titre récapitulatif et pour les trois niveaux d'enseignement, environ 15.000 personnes ont pris part à ce concours. D'ores et déjà, des dénonciations sur le manque de transparence dans le déroulement des épreuves du concours sont déjà signalées au niveau de quelques wilayas, a indiqué Meziane Meriane. Ainsi, la rentrée des classes programmée pour le 9 septembre prochain, sera probablement perturbée par l'éventualité d'une montée au créneau des adjoints d'éducation. Le Cnapest et le Snte comptent réunir leurs conseils de wilayas prochainement pour discuter des suites à donner à la promesse de la tutelle de verser la deuxième tranche des rappels avant le 15 septembre. Par ailleurs, selon le coordinateur du Snapest, M.Meriane, «une réunion qui regroupera l'ensemble des syndicats et le ministre de tutelle est prévue pour jeudi prochain à Alger. Cette rencontre offre une opportunité aux partenaires sociaux de soulever les problèmes et carences qui risquent de perturber la rentrée prochaine.» Quant à la deuxième tranche des rappels, elle sera versée au cours de la première dizaine de septembre prochain, selon notre interlocuteur. Le porte-parole du CLA, Idir Achour, a soulevé de son côté le retard dans le versement des rappels, qui devait être effectué au mois de juillet dernier. Pour ce syndicaliste, les principaux problèmes qui risquent de surgir sont relatifs aux lacunes enregistrées dans le statut particulier, de l'âge du départ en retraite, du manque d'infrastructures et de la surcharge des emplois du temps et des classes, ainsi que d'autres points. «Le cycle secondaire subira le calvaire de la surcharge des classes et du manque de postes budgétaires», a-t-il souligné. Le phénomène de surcharge qui dépassera les 45 élèves par classe dans certains établissements, influera négativement sur les emplois du temps des enseignants, notamment concernant les classes de 1ère année fondamentale, en raison du manque d'enseignants». Le besoin actuel du secteur de l'éducation est évalué par le porte-parole du CLA à 30.000 postes budgétaires alors que la moitié seulement seront recrutés cette année. Le déficit sera comblé par les recrues dans le cadre du pré-emploi, soulignent les syndicalistes du secteur. Le secteur, qui aura recours encore une fois à la contractualisation, enregistre un manque d'enseignants en langues étrangères, notamment dans les wilayas du sud du pays.