En tournée dans la région, le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe déploie de gros efforts pour impliquer les parties concernées par la crise syrienne à même de contribuer à faire aboutir son appel. Alors que soldats et insurgés continuent de se battre sur les trois fronts principaux que sont Damas, Alep et Idleb, le médiateur international, l'Algérien Lakhdar Brahimi, a appelé hier à une trêve en Syrie durant la fête de l'Aïd El-Adha, date à laquelle le conflit qui dévaste le pays rentrera dans son vingtième mois. L'appel de M. Brahimi intervient alors que des victimes continuent de tomber au quotidien, et alors même que le dossier divise la communauté internationale et paralyse l'ONU et son Conseil de sécurité. De plus, les tensions de plus en plus fortes entre Damas et Ankara, qui soutient ouvertement les insurgés, augmentent le risque déjà réel de débordement du conflit. En tournée régionale, le médiateur international met les bouchées doubles pour impliquer divers acteurs à même de contribuer à faire aboutir son appel. Ainsi, lors d'une visite à Téhéran, dimanche, il a rencontré le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et lui a demandé d'user de l'excellence des rapports entre la Syrie et l'Iran pour “aider à la mise en œuvre d'un cessez-le-feu" durant la fête de l'Aïd El-Adha. Il a notamment souligné “l'urgence de mettre fin au bain de sang" et réitéré l'appel du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki moon, “pour un cessez-le-feu et l'arrêt du flux d'armes". Une telle trêve “favoriserait un environnement permettant au processus politique d'évoluer", a estimé M. Brahimi qui envisagerait, aussi, “le déploiement de forces de maintien de la paix", une idée encore à l'étude. Après Téhéran, le médiateur international s'est rendu à Baghdad dont le gouvernement s'est fait discret sur le dossier syrien et s'est gardé, jusqu'ici en tout cas, d'appeler au départ de Bachar El-Assad, mais appelle à la fin des hostilités. Auparavant, M. Ban Ki Moon avait appelé le régime syrien à décréter un cessez-le-feu unilatéral, tout en demandant aux insurgés de le respecter. Son appel n'a été entendu par aucune des parties. M. Brahimi, qui a succédé à Koffi Annan au poste de médiateur international après que ce dernier eut avoué son impuissance, semble décidé à faire bouger les lignes. Certes, la mission n'est pas de tout repos pour ne pas dire qu'elle est quasiment impossible. Mais la longue expérience diplomatique du nouveau médiateur et, surtout, sa parfaite connaissance de la région et des subtilités lui seront d'une grande utilité et pourraient lui permettre de réussir là où son prédécesseur a échoué. M. A. B