L'émissaire international Lakhdar Brahimi a appelé à un cessez-le-feu en Syrie à l'occasion de la fête musulmane du sacrifice de l'Aïd Al-Adha, à la fin du mois d'octobre, selon un communiqué diffusé, hier, par son porte-parole. M. Brahimi, qui se trouvait dimanche à Téhéran dans le cadre d'une tournée régionale, a appelé les autorités iraniennes à aider pour la mise en œuvre d'un cessez-le-feu en Syrie lors de l'Aïd Al-Adha, une des fêtes les plus sacrées célébrées par les musulmans à travers le monde, indique le communiqué. Le médiateur a affirmé que la crise en Syrie s'aggravait chaque jour et a souligné l'urgence de mettre fin au bain de sang, poursuit le texte, diffusé par son porte-parole Ahmad Fawzi. Il a répété l'appel du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon pour un cessez-le-feu et l'arrêt du flux d'armes à destination des deux parties (régime et rebelles), selon le communiqué. Un tel cessez-le-feu favoriserait un environnement permettant au processus politique d'évoluer, a indiqué encore M. Brahimi, qui a rencontré dimanche le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, principal allié du président Bachar Al-Assad. La Syrie a besoin aujourd'hui d'un véritable changement et notre objectif premier est (d'assurer) le bien-être des Syriens et de les aider à construire un avenir qui réponde à leurs aspirations légitimes, a-t-il dit. Le conflit sanglant en Syrie, qui a fait plus de 33 000 morts selon une ONG, est entré, hier, dans son 20e mois avec des combats acharnés entre insurgés et rebelles à travers le pays, sans aucune issue en vue, et une crise ouverte avec le voisin turc. Il a reçu une proposition iranienne de sortie de crise Le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a remis, avant-hier, au médiateur international Lakhdar Brahimi une proposition informelle visant à mettre fin au conflit syrien. L'Iran a remis à M. Brahimi, ainsi qu'à l'Egypte, à l'Arabie saoudite et à la Turquie, une proposition informelle détaillée visant à résoudre la crise syrienne, a indiqué M. Salehi à la chaîne de télévision en langue arabe Al-Alam. Le chef de la diplomatie iranienne n'a pas détaillé le contenu de cette proposition, ajoutant simplement que Téhéran soutiendrait les efforts de l'émissaire international. L'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe, arrivé à Téhéran après un déplacement en Turquie et une rencontre avec des responsables saoudiens, a salué l'initiative iranienne. Je vous remercie pour vos propositions, et comme je vous l'ai dit, il y a certaines idées dans vos propositions qui peuvent aider en complétant celles déjà faites par d'autres Etats, qui sont également importants au regard de la situation syrienne, a déclaré M. Brahimi lors d'une conférence de presse commune. Nous espérons que toutes ces idées s'organiseront au sein d'un projet, capable de mettre fin au cauchemar du peuple syrien, a précisé M. Brahimi. Je répète l'appel du secrétaire général des Nations unies (Ban Ki-moon) concernant la mise en oeuvre par le gouvernement syrien d'un cessez-le-feu unilatéral et demande à l'opposition de le respecter, une fois qu'il aura été initié par les autorités, a-t-il ajouté. L'UE adopte de nouvelles sanctions contre le regime d'Al-Assad L'Union européenne a une nouvelle fois renforcé ses sanctions autonomes contre le régime de Bachar Al-Assad, sans parvenir à un rapprochement avec la Russie, l'un des principaux alliés du président syrien. Le nouveau tour de vis décidé par les ministres européens des Affaires étrangères, le 19e depuis le début de la crise syrienne en mars 2011, gèle les fonds de 28 nouveaux partisans du président syrien, également interdits de visa, et de deux sociétés. Cette décision porte à 181 le nombre de personnes proches du régime et à 54 le nombre de sociétés ou administrations placées sur les listes noires de l'UE, a-t-on appris de source diplomatique. L'identité des personnes et sociétés sanctionnées ne sera pas révélée avant leur publication mardi au Journal Officiel de l'UE. Les deux nouvelles sociétés désignées sont soupçonnées d'avoir acheté des armes ou du matériel pouvant servir à la répression, a précisé une source diplomatique. Par ailleurs, l'UE va interdire à ses ressortissants d'acheter des armes à la Syrie, de les transporter vers les pays tiers ou de fournir des services d'assurances à de tels transports. Le but de la mesure est de priver le régime d'éventuelles sources de financement. A ce jour, l'UE a décrété des embargos sur les armes et le pétrole, ainsi qu'une série de sanctions commerciales et financières, le gel des avoirs de sociétés et administrations et de membres du régime ou leurs proches, également interdits de visa. Dimanche soir, les ministres européens ont eu un long échange avec leur homologue russe Sergueï Lavrov, en particulier sur le dossier syrien, sans parvenir à un quelconque progrès. La Turquie ferme son espace aérien aux vols civils syriens La Turquie a fermé son espace aérien aux vols civils syriens, a affirmé avant-hier, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, après l'annonce samedi par Damas d'une mesure similaire contre les avions turcs. Nous avons fermé hier (samedi) notre espace aérien aux vols civils d'avions syriens, comme nous l'avions déjà fait auparavant pour les vols militaires syriens, a déclaré M. Davutoglu en réponse aux questions de journalistes lors d'un déplacement à Konya, dans le centre de la Turquie. Comme nous avons établi que ces vols civils étaient utilisés à mauvais escient par le ministère syrien de la Défense à des fins de transport de matériel militaire, nous avons adressé hier une note à la partie syrienne, a poursuivi le ministre. …Et fouille un avion arménien en route vers la Syrie Ankara a contraint un avion arménien à atterrir dans le nord-est de la Turquie, et faisait fouiller sa cargaison, a annoncé, hier, un responsable du ministère des Affaires étrangères. L'avion arménien, qui transporte de la nourriture à destination de la ville d'Alep, en Syrie, a demandé à Ankara la permission de survoler le territoire turc, a précisé ce responsable. Il a ajouté qu'Ankara avait donné son accord à condition qu'il atterrisse en Turquie et que sa cargaison soit inspectée pour s'assurer qu'il ne transporte pas de matériel militaire.