Le vol du cheptel durant les neuf premiers mois de l'année 2012 est alarmant. Ce qui constitue un facteur majeur dans la flambée des prix à l'approche de l'Aïd el-Adha. Les éleveurs sont les premières cibles de ces filières spécialisées dans le vol du bétail. Des engraisseurs enlevés, d'autres agressés ou encore tués dans leur propre étable, le vol du cheptel inquiète réellement, notamment dans les villes des Hauts-Plateaux et les agglomérations proches des frontières. Selon un rapport exhaustif de la Gendarmerie nationale, pas moins de 1 483 affaires liées au vol du cheptel sur l'ensemble du territoire national ont été enregistrées durant les neuf premiers mois de l'année 2012. Selon un document transmis à Liberté, 22 274 têtes, dont 19 894 ovins, 1 196 bovins, 1 162 caprins, 16 chevaux et 6 dromadaires ont été volées. Il est vrai que les unités de la GN ont réussi à récupérer 2 030 têtes et à arrêter 805 personnes, dont 324 ont été écrouées. Il faut noter que l'Algérie recèle un potentiel de 30 millions de têtes de cheptel. Ce qui attise les convoitises des voleurs, mais, surtout, des contrebandiers ou encore des filières exerçant au niveau des abattoirs sauvages pour mettre la pression sur les prix. On a vu le prix de l'agneau atteindre les 35 000 DA alors qu'un mouton ordinaire a touché le seuil de 60 000 DA, voire les 100 000 DA sur les hauteurs d'Alger. Au classement des régions touchées par ce vol, l'est du pays arrive en tête avec 556 affaires, soit 37,49% du nombre global des cas enregistrés, ayant causé le vol de 7 536 têtes, dont 944 récupérées. Selon le même document, les wilayas touchées sont Tébessa (84 cas), El-Tarf (71 cas), Batna (65 cas), Oum El-Bouaghi (54 cas), Sétif (52 cas), Souk-Ahras (39 cas), Bordj Bou-Arréridj et Guelma avec (34 cas) chacun, Khenchela (31 cas), Béjaïa (24 cas), Skikda (22 cas), Constantine (21 cas), Annaba (11 cas), Mila (9 cas) et Jijel (5 cas). “De 21,04%, soit 117 affaires sur les 556 enregistrées, le traitement de ces affaires par les enquêteurs a permis l'interpellation de 303 personnes, dont 144 écrouées et la récupération de 944 têtes", indique le document. En revanche, les wilayas du centre du pays sont moins touchées par ce phénomène, avec 461 affaires enregistrées réparties sur onze groupements, soit 31,08% du nombre global des affaires enregistrées, ayant causé le vol de 5 755 têtes, dont 251 récupérées. Ainsi, indique la même source, plusieurs affaires ont été traitées à Djelfa avec (85 cas) suivie de Médéa avec (74 cas), Blida (55 cas), Chlef (50 cas), M'sila (44 cas), Aïn Defla (44 cas), Alger (38 cas) et Bouira avec (44 cas). “En comparaison de ces chiffres par rapport à ceux de l'année précédente, il a été constaté que les wilayas de l'Est sont toujours en tête avec 544 affaires, le nombre de têtes volées au niveau de cette circonscription s'élève à 8 263 têtes, dont 1 084 ont été récupérées ; il a été signalé que le groupement territorial de Sétif affiche le plus grand nombre d'affaires (66 affaires), le nombre de têtes volées au niveau de cette circonscription s'élève à 897 têtes dont 369 ont été récupérées, ayant conduit à l'arrestation et la présentation de 44 personnes, dont 27 personnes ont été écrouées", explique encore notre source. Durant la même période de l'année précédente, la GN avait traité 1 643 affaires, représentant 28 612 têtes, dont 24 951 ovins, 1 818 bovins, 1 788 caprins, 26 équidés et 29 camélidés. Ces affaires ont permis de récupérer 3 116 têtes et l'arrestation de 902 personnes. “Cette amélioration en matière de résolution des affaires s'explique par la présence et l'intervention rapide des gendarmes sur les lieux et le déclenchement rapide des recherches, qui ont permis la récupération d'un nombre important de têtes de cheptel", relève encore la même source. Il faut savoir, par ailleurs, qu'un registre du cheptel est détenu par les unités de la GN, ce qui facilite le contrôle dans le transport du cheptel et l'identification de son origine, d'une part, et la surveillance du trafic dans les abattoirs et les marchés aux bestiaux, d'autre part. Ces mesures dérangent beaucoup les maquignons non déclarés et qui voudraient échapper au fisc et au contrôle sanitaire de leur bétail. F B