C'est aujourd'hui que devrait statuer le tribunal administratif de Béjaïa sur les différents recours formulés contre les décisions de rejet de candidatures prises par l'administration locale. Même si les services de la wilaya, aussi bien ceux de la Drag que du cabinet du wali de Béjaïa, continuent à observer un black-out total sur cette question de rejet de candidatures, il s'avère que le nombre de listes de candidature ayant fait l'objet de rejet est plus ou moins important. En effet, plusieurs listes et candidats, notamment ceux du FLN, du FFS et des indépendants, ont été destinataires de notifications de rejet signées par le wali de Béjaïa, Hamou Ahmed Touhami. Bien que les motivations invoquées dans certains cas semblent être logiques, il n'en demeure pas moins que les raisons ayant motivé quelques décisions de rejet sont vraiment aberrantes, estiment certains observateurs politiques locaux. Parmi les cas les plus flagrants, on peut citer la liste indépendante appelée “Les forces du bien" que conduit le maire sortant de Tinebdar. Pour rejeter cette liste, le wali Touhami s'appuie sur un rapport des services de sécurité qui fait état de la fermeture du siège de la mairie de Tinebdar par des citoyens en colère pendant le mandat en cours. S'estimant lésé, le maire de Tinebdar a introduit, hier matin, un recours auprès du tribunal administratif de la wilaya de Béjaïa dans l'espoir de voir sa liste réhabilitée. “Je suis confiant dans la justice de mon pays, car j'estime que je suis dans mes droits les plus élémentaires. D'autant que je n'ai aucune condamnation judiciaire", nous a déclaré, hier, Braham Bennadji, à la sortie du tribunal administratif. Pour lui, la décision de rejet dont a fait l'objet sa liste est purement politique. “Je suis victime d'une décision injuste, voire anticonstitutionnelle. Dès lors que le droit à la citoyenneté est garanti par la Constitution algérienne. Il ne peut donc être remis en cause par un commis de l'Etat", soutient-il. S'en prenant au premier responsable de la wilaya, notre interlocuteur dira qu'“à lire les motifs de rejet avancés par le wali de Béjaïa, on dirait que nous ne sommes pas dans l'Algérie de 2012, mais dans celle d'avant Octobre 88. Décidément, la mentalité du parti unique hante beaucoup de nos responsables. Je pense que le wali Touhami se trompe d'époque !" En poussant le bouchon un peu plus loin, le P/APC sortant de Tinebdar menace de dénoncer publiquement ses détracteurs qu'il qualifie de lobby politico-financier. “Après le verdict du tribunal administratif, je ne manquerai pas de rendre publics les dessous et les vraies motivations de la décision de rejet prise à l'encontre de ma liste de candidature", affirme-t-il. En outre, la liste présentée par le président de l'APC sortant de Barbacha (PST), Saddek Akrour, a également connu le même sort. Réagissant à la décision de rejet de cette liste de candidature, le Parti socialiste des travailleurs (PST) tient à dénoncer le wali de Béjaïa qu'il accuse d'avoir eu recours à un subterfuge pour écarter la liste du PST. “Alors que le PST avait déposé les listes de ses candidats dans la wilaya de Béjaïa, dans les délais fixés par la loi et sans la moindre réserve, comme l'atteste le récépissé de dépôt, voilà que le wali de Béjaïa use de sa fonction pour s'ériger en censeur politique et décider le rejet de la liste de nos camarades candidats pour l'APC de Barbacha", lit-on dans le communiqué rendu public par la direction du PST. Il est à noter que le wali de Béjaïa reproche, dans sa notification de rejet, à l'actuel maire de Barbacha sa participation active aux manifestations publiques, notamment aux marches citoyennes et autres mouvements de protestation organisés dans la région. Enfin, il convient de signaler aussi le cas de la liste FLN à la commune de Béjaïa qui se trouve être rejetée par le wali du fait que le candidat tête de liste, un certain Hamid Merouani, a déjà fait l'objet de condamnations judiciaires. Même sort réservé à la liste FFS que conduit l'actuel maire d'El-Flaye qui a eu, lui aussi, des démêlés avec la justice. K O