Il sera question désormais de grands ensembles (petites villes), en commençant par Sidi-Abdallah. Le secrétaire d'Etat portugais en charge de l'Economie et du Développement régional, Antonio Almeida Henriques, ne repart pas les mains vides. Les Portugais vont construire, au minimum, 50 000 logements AADL dans le cadre d'un partenariat stratégique qui donnera lieu à la création de sociétés mixtes algéro-portugaises (joint-venture 51-49%). C'est du moins ce qui ressort de la visite en Algérie du secrétaire d'Etat portugais, entamée depuis samedi dernier, qui a donné lieu, entre autres, à la conclusion d'un accord de coopération avec le secteur de l'habitat. La cérémonie de signature du mémorandum s'est déroulée hier à l'hôtel El-Aurassi, suivie d'un point de presse durant lequel Abdelmadjid Tebboune, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, a abordé d'autres questions liées à son département. Abdelmadjid Tebboune, qui retrouve un secteur qu'il connaît parfaitement pour l'avoir dirigé auparavant, affiche la nouvelle volonté d'aller vers une étape d'excellence à même, selon ses propres termes, “de faire évoluer notre système de construction". Un critère qui, visiblement, vaut son pesant d'or dans le choix des futurs partenaires. “Nous ne nous contenterons plus de simples bâtisseurs et optons pour des partenaires qui encadreront nos chantiers", a-t-il déclaré. Il précisera, en outre, que les Portugais interviendront sur le marché algérien avec des usines et surtout en assurant le transfert technologique. Un aspect qui semble tenir à cœur au ministre pour y avoir consacré tout un chapitre avec pour objectif d'aller vers la mise sur pied d'une véritable industrie du bâtiment. “La formation se fera in situ ainsi qu'au Portugal et sera étalée sur 4 à 6 mois au minimum pour un apprentissage de métiers importants dans le secteur du bâtiment", expliquera-t-il, précisant que les Portugais devront construire des logements de type AADL tout comme ceux du social ou LPA (logement promotionnel aidé). Les détails de ce partenariat seront définis dans les transactions qui seront conclues avec le partenaire algérien, en l'occurrence la SGP Indjab. “Le partenariat se fera d'abord avec le secteur public, mais cela n'exclut nullement que l'option est valable avec le privé sous notre parrainage", a ajouté M. Tebboune louant, à l'occasion, le savoir-faire portugais dans le secteur du bâtiment. “Nous espérons la concrétisation de ce partenariat dans les plus brefs délais et, pourquoi pas, le démarrage des chantiers dès janvier prochain", lancera le ministre avec beaucoup d'optimisme, révélant au passage que le nouveau mode de réalisation tend vers les grands ensembles, en commençant par la nouvelle ville de Sidi-Abdallah. “Le choix du site s'explique par la disponibilité du foncier et, surtout, par l'absence de tout problème urbanistique ou bureaucratique", justifiera-t-il avec une précision de taille selon laquelle “les Portugais ne seront pas évidemment les seuls à intervenir, même s'ils restent les précurseurs pour ce type de partenariat". Aussi, d'autres nationalités viendront ainsi s'ajouter aux Chinois qui continueront à construire et qui, de l'avis du ministre, “ont fait du bon travail jusqu'à présent". Les délais de construction seront à prendre en considération à plus forte raison que l'Algérie tend à s'éloigner des modes de construction traditionnels. M. Fassouli, président du directoire de la SGP Indjab, a fait part, de son côté, de mener une première expérience de construction en charpente métallique dans le cadre du logement AADL. “Il est prévu avec les Portugais de fabriquer les composants pour ce type de construction dans les usines à installer en Algérie", révélera-t-il, ajoutant qu'il est question aussi de profiter de l'expérience portugaise en matière de gestion immobilière. Possibilité d'une aide de l'état pour les logements AADL “Il n'est plus question de construire des cités-dortoirs", a averti M. Tebboune, indiquant que les nouvelles réalisations en matière d'habitat se présenteront sous forme de petites villes (3 000 à 5 000 logements) dotées de toutes les commodités nécessaires (école, poste, sécurité, magasins d'alimentation, etc.). Cette amélioration en termes de qualité suppose, cependant, un coût beaucoup plus important que ceux proposés par l'ancienne version AADL. “Les montants ne sont pas encore fixés et sont toujours en discussion, mais c'est clair que ça sera plus cher", a confié le ministre, n'excluant pas la possibilité d'une aide de l'Etat aux souscripteurs. “Quel que soit le prix du logement AADL, ce type d'habitation restera la meilleure formule pour la classe moyenne", a assuré le ministre. Ces grands ensembles se situeront, en général, dans les villes nouvelles telles que Bouinan ou encore Boughzoul, tout comme dans les autres wilayas du pays, à l'image d'Annaba, précisément à Draâ Eriche où pas moins de 14 hectares sont déjà dégagés pour la réalisation de 100 à 150 000 bâtisses avec CHU, université, etc. NS