C'est aujourd'hui que démarrera la campagne électorale pour le scrutin du 29 novembre prochain, lequel consacrera le renouvellement des composantes des assemblées communales et de wilaya. Les candidats en lice s'attelleront ainsi, durant trois semaines, à convaincre un électorat désabusé et désintéressé. Plus de 8 400 listes électorales drivées par 52 partis politiques agréés et près de 200 d'indépendants sont en compétition pour les sièges à pourvoir dans les 1 541 assemblées populaires communales. 592 autres listes sont en lice pour les 48 assemblées populaires de wilaya. C'est donc parmi une multitude de sigles, de noms et de discours que les citoyens en âge de voter — soit 20 673 818 inscrits dans le fichier électoral — doivent choisir leurs représentants aux APC et APW. Un véritable casse-tête pour les électeurs. Autant dire la minorité qui porte un intérêt aux prochaines élections locales, puisque la plupart des Algériens sont plutôt désabusés par le peu d'engagement des élus locaux, à leur tête les présidents des APC, dans l'amélioration du cadre de vie dans les collectivités locales et la qualité du service public. C'est dire que la tâche des candidats aux élections municipales sera difficile lors de cette campagne électorale, qui commence aujourd'hui. Le premier écueil sera de mobiliser les auditoires lors des meetings et autres rencontres de campagne. À cet effet, les autorités publiques ont assuré que “toutes les dispositions administratives et techniques ont été prises pour assurer le bon déroulement de la campagne électorale au titre des élections locales". 4 313 structures, dont 2 122 salles, 943 stades, 960 espaces publics et 287 autres infrastructures ont été réquisitionnés pour les besoins de la campagne électorale. Il a été affirmé, en outre, que les 48 000 bureaux de vote seront dotés de deux urnes transparentes. Autant que possible, les services du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales accèdent aux demandes de la Commission indépendante de surveillance des élections locales, présidée par Mohamed Seddiki de Ahd 54. À vrai dire, les pouvoirs publics offrent aux partis politiques et aux indépendants, engagés dans la bataille électorale, des garanties sur la neutralité de l'administration centrale et la transparence du scrutin et des facilités pour mener dans des conditions correctes la campagne électorale. Il n'en demeure pas moins que peu d'efforts sont consentis pour inciter les électeurs à se rendre, en masse, aux urnes le 29 novembre prochain. Le président de la République, qui s'est impliqué personnellement dans la campagne en faveur du vote lors des législatives, s'est complètement éclipsé pour le prochain scrutin. Il en est de même pour les membres du gouvernement, qui ne semblent pas s'attacher outre mesure à ce rendez-vous. Seul le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, de par la nature de ses prérogatives, veille sur le déroulement du vote, mais sans trop se préoccuper du taux de participation. Lors d'une conférence de presse, qu'il avait animée à l'issue de sa rencontre avec les cadres de l'administration locale à la mi-octobre, le ministre a estimé qu'une participation aux locales de l'ordre de 40% sera admissible. Il a expliqué alors que, traditionnellement, les municipales ne captent ni l'intérêt de l'opinion publique nationale et internationale ni celle des électeurs. S H.