Les assurances du ministre de l'Education nationale et sa disponibilité à laisser grandes ouvertes les portes du dialogue ne semblent pas très suffisantes aux yeux des syndicats. Les partenaires sociaux veulent du concret, écrit noir sur blanc, et non des discussions qui finissent par des engagements verbaux. Baba Ahmed n'a finalement pas réussi à faire baisser la pression et à écarter le spectre de la paralysie qui plane sur son secteur. Des actions de protestation sont en effet annoncées par des syndicats pour cette semaine. Le conseil national de la Fédération nationale du secteur de l'éducation affiliée au Snapap lance un appel pour des rassemblements devant les 51 directions de l'éducation du territoire national le 11 décembre prochain. Ils seront suivis par un rassemblement national devant le siège du ministère de tutelle le 25 décembre. La plateforme de revendications du syndicat compte plusieurs points dont la baisse du nombre d'élèves dans les salles (25) pour mettre fin à la surcharge, l'unification du classement des enseignants sur titre pour les trois cycles, l'octroi de primes et indemnités aux enseignants contractuels avec effet rétroactif à partir de 2008, le calcul de la prime du Sud sur la base du nouveau salaire de base, révision de la loi d'orientation, renforcement de la médecine scolaire par des psychologues en vue d'assurer le suivi des élèves et faire face au phénomène de la violence et de la drogue. De son côté, l'Unpef, qui a déjà multiplié les menaces, ne semble pas très convaincue par les propos du ministre puisque le premier responsable du syndicat du cycle primaire le lui a fait clairement savoir. Le président de l'Unpef a indiqué au ministre de tutelle, à la fin de la rencontre : “Nous vous avons accordé assez de temps pour vous imprégner des problèmes du secteur. Nous avons respecté notre engagement. Il est temps pour chacun d'assumer ses responsabilités", note le communiqué de l'Unpef. Et d'avertir qu'ils “attendent la prochaine rencontre bilatérale pour trancher les dossiers en suspens. S'il n'y a aucun résultat positif, nous irons loin !" Le Cnapest passe à l'action au niveau de la wilaya de Laghouat par trois jours de grève entamée hier et un sit-in, aujourd'hui devant la DE. Le syndicat proteste contre la tutelle et la DE qui font la sourde oreille, et la non-prise en charge d'une série de doléances, entre autres insécurité, manque d'encadrement et d'infrastructures dans les établissements scolaires, non-paiement des arriérés, ouverture de nouveaux établissements sans postes budgétaires, les dépassements enregistrés lors des concours et de la désignation des suppléants, “ce qui nécessite une commission d'enquête." M. B.