L'entourage de François Hollande peaufine la visite qu'il doit effectuer le mois prochain à Alger, et l'entoure de tous les soins, en cette période où les coups bas de la droite et l'extrême-droite françaises sont devenus légion pour saboter ce déplacement. Le qualifiant de “moment important" dans les relations algéro-françaises, le chef de l'Etat français sera accompagné lors de son voyage en Algérie par les grosses pointures du gouvernement Ayrault. Au-delà des objectifs économiques de cette visite, il ne fait aucun doute que la question de la mémoire en sera le centre d'intérêt, bien qu'elle ne figure pas à l'ordre du jour officiel, selon certaines sources. Mourad Medelci, le chef de la diplomatie algérienne n'a pas exclu que les discussions entre les deux présidents, à l'occasion de ce sommet, abordent les “questions mémorielles". Selon lui, la présence de François Hollande à Alger “pourrait créer les conditions favorables à une réappropriation de notre mémoire". Plus conciliant, “se repentir, s'excuser, ça veut dire quoi ? Il faut dépasser tout ça", a dit Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur, à propos du passé colonial de la France. Il y a lieu de rappeler que le pic dans les échanges acerbes a été atteint avec le scandaleux “bras d'honneur" de Gérard Longuet, l'ancien ministre français de la Défense, en réponse à la demande d'excuses formulées par le ministre des Moudjahidine, Chérif Abbas. Une chose est sûre, la phrase : “L'histoire doit servir à bâtir l'avenir et non pas à l'empêcher", de François Hollande, lors de sa conférence de presse mardi, donne l'impression qu'il veut dépasser cette étape. Mais, reste que le dossier de la mémoire ne peut être réglé en l'espace d'une visite.n