La Corée du Nord a autorisé une délégation américaine à visiter son complexe nucléaire de Yongbyon la semaine prochaine, laissant espérer une solution à la crise opposant le régime stalinien aux Etats-Unis depuis plus d'un an, ont déclaré hier des responsables sud-coréens. Prévue du 6 au 10 janvier, cette visite a été approuvée par l'administration Bush, selon le quotidien américain USA Today, qui a révélé l'information citant des membres de la délégation. “L'information est exacte mais nous ne savons pas ce que la délégation américaine va faire en Corée du Nord”, a dit le diplomate sud-coréen qui a requis l'anonymat. Selon USA Today, la délégation comprendra notamment un expert nucléaire américain, ainsi qu'un scientifique chinois de l'Université de Stanford, deux conseillers en politique étrangère du Sénat et un ancien responsable du Département d'Etat. Dimanche, la Corée du Nord avait donné son accord à une nouvelle série de pourparlers multilatéraux sur le dossier nucléaire début 2004. Mais aucune date n'a été fixée. Un responsable sud-coréen non identifié à Séoul, cité par l'agence Yonhap, a estimé que la prochaine visite de la délégation américaine constituait “un signal fort de la Corée du Nord indiquant qu'elle n'avait pas l'intention de provoquer une escalade de la crise”, qui dure depuis les révélations sur son programme nucléaire en octobre 2002. Un autre responsable gouvernemental a noté que la délégation comprendrait des experts américains des affaires nord-coréennes. “Leur visite en Corée du Nord aura une influence positive” sur la politique de Washington à l'égard d'un des pays de l'“axe du mal”, a-t-il estimé. Cette visite des installations atomiques, situées à 90 km au nord de Pyongyang, sera la première depuis l'expulsion des inspecteurs de l'ONU, il y a un an. De premiers pourparlers à six (Etats-Unis, Corée du Nord, Corée du Sud, Chine, Japon, Russie), menés à Pékin fin août, n'avaient pas permis de dénouer la crise. La Chine souhaiterait qu'une nouvelle rencontre ait lieu avant le nouvel an chinois, qui commence le 22 janvier. Mais des problèmes de fond séparent toujours les Etats-Unis de la Corée du Nord et ont provoqué le report de la session, initialement prévue le mois dernier.