La Corée du Nord a menacé, hier, les Etats-Unis de “durcir ses contre-mesures” s'ils poursuivaient leurs pressions pour amener Pyongyang à renoncer à ses ambitions atomiques. La mise en garde, deux jours après que Washington eut accusé le régime stalinien d'avoir relancé un réacteur de recherche dans un complexe nucléaire au nord de Pyongyang, est au centre d'une confrontation qui dure depuis quatre mois. L'organe du parti au pouvoir, le Rodong Sinmun, a de nouveau affirmé hier que le retrait de la Corée du Nord du Traité de non-prolifération nucléaire en janvier ne représentait qu'une mesure d'“auto-défense”. “Les Etats-Unis affirment que la RDPC mène une politique suicidaire pour justifier leur menace d'escalade militaire et leurs pressions”, dit le journal. Cela ne fait que traduire “une ignorance politique imbécile de la réalité. Plus les Etats-Unis poursuivront leur menace d'escalade militaire et leurs pressions sur la RDPC, plus celle-ci durcira ses contre-mesures en réponse”, avertit le quotidien officiel. Mercredi dernier, des responsables américains avaient déclaré sous le couvert d'anonymat que Pyongyang avait redémarré un des réacteurs nucléaires du complexe de Yongbyon, mais pas toutefois leur usine de retraitement pour fabriquer du plutonium. Le réacteur remis en marche est un réacteur de recherche arrêté en 1994 en vertu d'un accord passé avec les Etats-Unis. Il devrait fonctionner durant un an pour produire assez de matière fissile pour une bombe nucléaire. Un grand quotidien japonais, le Yomiuri Shimbun, a, par ailleurs, rapporté, hier, que la Corée du Nord aurait testé un lanceur de fusées sur un site de lancement de missiles balistiques Taepodong en janvier. En août 1998, la Corée du Nord avait testé un missile de moyenne portée Taepodong 1, qui avait survolé le Japon et était tombé dans l'océan Pacifique. Pyongyang a également tiré cette semaine un missile à courte portée en mer du Japon. A Séoul, le président sud-coréen, Roh Moo-Hyun, a ordonné, hier, la vérification des informations sur la réactivation du réacteur nucléaire “et la préparation de contre-mesures” éventuelles, a dit sa porte-parole Song Kyoung-Hee Said.