“J'affirme la détermination du gouvernement à prendre en considération les préoccupations des représentants légitimes et légaux des avocats algériens", a déclaré le ministre de la Justice. Le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Mohamed Charfi, est convaincu que le dialogue avec les représentants des avocats sera “positif et bénéfique" pour les deux parties, mais également pour la justice et le justiciable. Hier, lors d'une rencontre, qui s'est tenue à l'hôtel El-Aurassi (Alger) et qui a regroupé une délégation du ministère de la Justice et celle de l'Union nationale des barreaux d'Algérie (UNBA), M. Charfi a estimé qu'un dialogue “franc et responsable" est un gage de réussite. Il a affiché un “optimisme", précisant cependant qu'il n'est pas “ignorant de l'ampleur des problèmes qui seront mis sur la table" des discussions. Cet optimisme est fondé sur trois raisons, a-t-il expliqué dans son allocution d'ouverture, citant les “compétences humaines indéniables" au sein du barreau algérien et sa détermination à “apporter une réponse rationnelle et juste à toutes les préoccupations" des avocats, dans les “cadres constitutionnels et légaux", ainsi que “la volonté déclarée" du président de la République d'œuvrer à la consécration d'un “barreau libre et crédible". Dans ce cadre, le ministre a rappelé les “orientations" de Bouteflika, quant à l'avènement d'un Etat de droit reconnaissant les “droits de la défense" et consacrant l'avocat “comme un partenaire et non comme auxiliaire de la justice". Selon lui, la rencontre avec le partenaire social était “une nécessité" pour le règlement des problèmes que rencontre l'exercice de la profession d'avocat en Algérie, mais aussi pour “rester fidèles aux orientations de la réforme de la justice". “Chacun comprendra (...) pourquoi j'affirme la détermination du gouvernement à prendre en considération les préoccupations des représentants légitimes et légaux des avocats algériens", a déclaré Mohamed Charfi, dans son allocution d'ouverture, en s'engageant devant les médias à “discuter de tous les points, sans tabou et sans exclusive". De son côté, le président de l'UNBA, également bâtonnier à Constantine, a exprimé la disponibilité des avocats au dialogue. Il a aussi parlé des démarches entreprises par son organisation, depuis pratiquement une année, en vue d'améliorer la situation de la défense dans notre pays, notant que “le tapage médiatique" fait autour de l'action de contestation que comptent organiser les avocats, du 2 au 6 décembre prochain, “n'a pas été programmé". “Ceux qui disent que nous avons prémédité ce tapage médiatique sont dans l'erreur", a souligné Mustapha Lanouar, en rappelant l'insatisfaction des robes noires, exprimée en assemblée générale, depuis novembre 2011 à ce jour. “Nous espérons que ce malentendu soit une opportunité pour aller de l'avant, vers une justice telle que nous la souhaitons pour l'Algérie", a conclu le président de l'UNBA. La rencontre-dialogue entre le ministre de la Justice et les représentants des avocats s'est ensuite poursuivie à huis clos. Pour rappel, l'AG de l'UNBA du 17 novembre dernier, qui s'est tenue à Zéralda, avait décidé d'une grève à l'échelle nationale, du 2 au 6 décembre 2012 : les avocats avaient ainsi prévu de boycotter toutes les audiences, ainsi que la prochaine cérémonie officielle d'ouverture de l'année judiciaire 2012-2013. Parmi les revendications du barreau, figurent notamment l'amendement de 64 articles parmi les 120 contenus dans le projet de loi relatif à l'organisation de la profession d'avocat, la garantie des droits et de la protection de la défense lors des audiences, la révision du code de procédures civile et administrative et la création d'écoles de formation pour les avocats. “Les 30 000 avocats que nous sommes voulons une justice qui réponde au droit du citoyen à la défense", a déclaré le bâtonnier d'Alger, Abdelmadjid Sellini, à la presse, en plaidant pour “une justice de qualité et non pas une justice des statistiques". Ce dernier a, en outre, laissé entendre que 15 bâtonniers régionaux sur les 440 élus sont “insuffisants" pour équilibrer le rapport de force actuel. H A