Les déboires de la droite classique française, en tout cas du premier parti de cette mouvance, l'UMP, ne semblent pas s'estomper. Au contraire, ils gagnent chaque jour en intensité et en gravité, pour finir par prendre des allures de tragédie grecque et de polariser l'attention des médias, y compris à l'étranger. Tout a commencé avec la défaite de Nicolas Sarkozy aux élections présidentielles. Il fallait organiser la succession à la tête de l'UMP en désignant un nouveau président, Jean François Copé n'ayant géré le parti pendant le quinquennat Sarkozy qu'en qualité de secrétaire général. Le camp Fillon refuse d'accepter sa défaite et pour cause, les bulletins de trois départements de l'Outre-mer ont été oubliés lors du décompte. Et, l'intégration dans le décompte final des trois départements oubliés donnait François Fillon gagnant avec une trentaine de voix d'avance. La commission électorale ayant officiellement proclamé sa victoire, Jean François Copé, se réfugiant derrière les statuts et un certain légalisme refuse de tenir compte de la nouvelle donne et invite le camp Fillon à s'adresser à la commission des recours. Le camp de l'ancien Premier ministre refuse une telle démarche, ladite commission étant présidée et composée d'une majorité de fidèles de Jean François Copé. C'est là, qu'intervient la médiation d'un autre ancien Premier ministre, Alain Juppé. Celui-ci fait connaître ses conditions, parmi lesquelles faire rencontrer les belligérants et réviser la composante de la commission des recours. Alain Juppé jette rapidement l'éponge et François Fillon menace de saisir la justice et de faire scission en créant son propre groupe parlementaire à l'Assemblée nationale. C'est alors qu'entre en jeu, il y a trois jours, Nicolas Sarkozy. L'idée d'un référendum auprès des militants, portant sur la question de réorganiser le vote est sortie de la rencontre de l'ancien président avec chacun des deux prétendants à sa succession. C'est Jean François Copé qui a annoncé publiquement la proposition, que François Fillon a accepté. Mais, ce dernier, crée dans la foulée un nouveau groupe parlementaire, dénommé le Rassemblement-UMP, avec une soixantaine de députés ayant pris fait et cause pour lui. Les statuts de l'Assemblée nationale l'obligeaient, pour ce faire, de déposer la demande avant la fin du mois de novembre. Aussi, hier matin, nouveau coup de théâtre ! Jean François Copé annonce que l'idée du référendum est compromise, les conditions n'étant pas réunies pour son organisation dans la mesure où son adversaire aurait franchi la “ligne rouge". De là, à dire qu'il faut désormais parler de l'UMP au passé, il n'y a qu'un pas que beaucoup d'observateurs ont déjà franchi. Cela induirait un profond changement dans le paysage politique français avec un déplacement de lignes inédit. Premiers gagnants de cette guerre à l'UMP, Borloo au centre et Le Pen à l'extrême droite, dont les partis enregistrent un regaisn d'adhésion. M. A. B