“Ciblé, attaqué et stigmatisé, le RCD s'honore d'avoir, pour l'essentiel, préservé ses positions grâce au dévouement héroïque de ses militants qui ont animé une campagne de proximité permanente en dépit des entraves de l'administration", s'est-il félicité. Les locales du 29 novembre s'inscrivent dans la même logique que les précédentes élections et participent de la volonté du pouvoir en place de fermer davantage le jeu politique, estime le président du RCD, M. Mohcine Belabbas. “À travers les élections locales du 29 novembre, le pouvoir vient d'apporter une réponse de plus quant à sa volonté de soumettre le pays en fermant le jeu politique par la corruption et l'abus d'autorité. Ce choix est dangereux, cette voie est sans issue", a expliqué le président du RCD lors d'une conférence de presse animée hier au siège national de son parti, à El-Biar (Alger). “Cette élection est la démonstration d'une précipitation d'un désastre annoncé. Plus le pouvoir est isolé, plus il est contesté, plus il se braque", a-t-il ajouté. Pour lui, les élections locales de jeudi n'étaient pas indemnes de fraude. “En dehors de la Kabylie, le fichier électoral, dont le Premier ministre lui-même a avoué qu'il n'est ni assaini ni exploitable, demeure la source de la dépossession des voix des Algériens", a-t-il relevé. “En fait, pour une fois, on n'a pas besoin de donner des preuves de fraude car il suffit d'aller vers les réseaux sociaux", a-t-il ajouté. Le président du RCD a dénoncé, en outre, le vote des corps constitués. “À Mohammadia, ce sont près de 2 500 militaires qui ont voté. Cela fait le résultat", a-t-il indiqué. Pour lui, le vote des militaires “profite à plusieurs partis" et aux “concurrents immédiats" du RCD, notamment dans ses fiefs. Toutefois, M. Belabbas s'est félicité du fait que la Kabylie est restée dans l'ensemble à l'abri du traficotage électoral. “Le seul endroit d'Algérie où la fraude n'a pas pu être massive et systématique, malgré le vote des corps constitués, c'est la Kabylie. Cela est une réalité. Il est bon que les Algériens le sachent et l'entendent", a-t-il affirmé, avant d'enchaîner : “L'arbitraire, le clientélisme et la corruption ne sont pas des fatalités. À Haïzer, dans la wilaya de Bouira, les citoyens ont même empêché les militaires en stationnement dans leur commune de voter. Ce précédent doit être médité ; c'est l'un des évènements les plus significatifs quant au potentiel de mobilisation qui existe chez le peuple." Concernant les résultats réalisés par son parti, M. Belabbas s'est montré satisfait. “Ciblé, attaqué et stigmatisé, le RCD s'honore d'avoir, pour l'essentiel, préservé ses positions grâce au dévouement héroïque de ses militants qui ont animé une campagne de proximité permanente en dépit des entraves de l'administration", s'est-il félicité, avant d'ajouter : “Dans l'ensemble, nous avons réalisé les mêmes résultats qu'en 2007." Et d'ores et déjà, il assure que le RCD “n'a d'autre choix que de contracter des alliances", mais cela se fera, a-t-il précisé, “au cas par cas". Avec qui ? “La décision revient aux structures locales du parti", a-t-il rétorqué. Mais l'objectif de la participation du RCD au scrutin de ce jeudi est plutôt d'ordre stratégique. “Notre engagement dans ce scrutin avait un objectif : démontrer que des militants animés par une conviction personnelle, fidèles à un projet alternatif démocratique peuvent se battre et honorer leur mandat. Ce n'était donc pas pour une question de rapport de force que le RCD s'était engagé pour provoquer un changement immédiat" mais bien pour “un combat éthique et politique dont la vocation pédagogique est fondamentale dans ces moments de fermeture et de violence institutionnelle", a-t-il souligné. Et à M. Belabbas de faire la promesse que “dans ce moment de détresse nationale, dans cet océan de boue et d'indignité, les municipalités que dirigera le RCD seront des espaces de transparence, de rigueur et de solidarité". A C