Selon les chiffres communiqués par les douanes françaises, les échanges entre la France et l'Algérie au premier semestre 2003 ont atteint 3,286 milliards d'euros en légère hausse (+ 4%). Cette hausse est essentiellement imputable à celle des importations d'hydrocarbures françaises (+ 9,4%), tandis que la valeur globale des exportations françaises, exprimées en euros se stabilise. La France, avec 1,839 milliard d'euros d'exportations sur 6 mois, maintient sa position de premier fournisseur de l'Algérie avec une part de marché estimée à 24,4% loin devant l'Italie (11%, en progression), l'Allemagne (6,5%), les Etats-Unis (6,4%, en forte baisse) et l'Espagne (5,6%). Les importations algériennes de France, qui se sont stabilisées par rapport à la même période 2002, se répartissent suivant cinq grands groupes. Les biens d'équipements (mécanique, électrique et électronique) viennent en tête avec 27,5% du total des exportations, suivis de l'automobile et pièces détachées (23,9%), les biens de consommation (16,6%), les biens intermédiaires (chimie, plastique, produits métalliques et composants électriques) (15%) et les produits agroalimentaires (15,4%). Les exportations algériennes vers la France, constituées à plus de 95% d'hydrocarbures, ont augmenté au premier semestre 2003 de plus de 9,8%. L'Algérie est d'ailleurs redevenue le 17e fournisseur de la France, devant le Maroc et la Tunisie. Dans le secteur agroalimentaire, les exportations françaises connaissent une évolution contrastée. Les céréales affichent une belle progression (+ 100%). Les exportations de céréales connaissent un niveau jamais atteint durant les années précédentes, à 162 millions d'euros. Les céréales deviennent ainsi 3e poste à l'export français vers l'Algérie. En revanche, les importations de l'Algérie de poudre de lait et produits laitiers sont en net recul (-38%). Il en va de même pour le sucre qui affiche une baisse de près de 60%. Pour ces deux produits de base, les exportations françaises vers l'Algérie déclinent plus vite que les importations algériennes, et ont donc sans doute subi l'effet de l'euro et la plus grande réactivité des acheteurs algériens pour se tourner vers d'autres fournisseurs (Brésil, Nouvelle-Zélande). Dans la foulée, les importations algériennes à partir de France de biens de consommation poursuivent un recul déjà entamé au 1er semestre 2002 (-14,5%), qui affecte désormais tous les secteurs (habillement, cuir, textile, édition, équipements du foyer et meubles à l'exception du mobilier spécialisé de magasin, bureaux et cuisines) y compris le secteur pharmaceutique (-15%), ce dernier constituant environ les 2/3 des biens de consommation importés de France par l'Algérie. Les produits pharmaceutiques demeurent néanmoins le deuxième poste à l'export avec environ 190 millions d'euros. On signale le recul observé des importations à partir de France dans le secteur des biens intermédiaires (-6,7%) et touche indifféremment le textile, la chimie et les matériaux de construction, alors même que ce dernier poste a nettement augmenté dans les importations algériennes. Les biens d'équipements et l'automobile sont, par contre, les secteurs les plus dynamiques et représentent désormais plus de 50% des exportations françaises vers l'Algérie : les ventes d'automobiles et d'équipements auto poursuivent leur progression (+13%) pour atteindre plus de 440 millions d'euros. Si les ventes en Algérie de véhicules de tourisme ont pu pâtir de l'appréciation de l'euro par rapport au dinar, que les concessionnaires ont fini par répercuter sur leurs prix, “en revanche les deux autres segments du marché (importations individuelles de véhicules marchés passés par les administrations) n'ont pas fléchi”, précise-t-on. Synthèse M. R.