Le président de la délégation sahraouie aux négociations avec le Maroc, Khatri Addouh, a affirmé dimanche à Alger qu'il ne pouvait y avoir de solution à la question du Sahara occidentale en dehors de l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. "Il est hors de question de concevoir de solution (au conflit sahraoui) en dehors de celle ayant trait à la tenue d'un référendum d'autodétermination libre, juste et régulier pour le peuple sahraoui", a indiqué M. Khatri lors d'une rencontre avec la presse. Il a déclaré, dans ce contexte, que "le projet marocain d'autonomie ne pouvait réaliser de succès", car, a-t-il dit, "il est en contradiction totale avec les décisions et résolutions des Nations unies sur le Sahara occidental". "La proposition marocaine d'autonomie n'a convaincu, en définitive, aucun pays au monde", a-t-il indiqué. Rappelant que le Sahara occidental est sous occupation marocaine depuis 37 ans, il a appelé la communauté internationale "à honorer sa promesse de 1991 consistant en l'organisation d'un référendum en contrepartie de l'arrêt des hostilités". "Depuis, le peuple sahraoui attend le référendum, mais commence à s'impatienter et l'absence de la communauté internationale a suscité une frustration chez les Sahraouis", a-t-il dit. "Jusqu'à quand le peuple sahraoui va-t-il attendre dans une situation où les perspectives sont totalement fermées", s'est-il interrogé, ajoutant que "peut-être arrivera un jour où les Sahraouis décideront d'agir d'eux-mêmes, générant la pression nécessaire pour amener le Maroc à accepter une solution juste et durable au conflit sahraoui". Il a souligné, dans ce cadre, que "le peuple sahraoui exige, maintenant, que la communauté internationale agisse de façon à ce que le processus du règlement du conflit avec le Maroc soit mené à terme sur la base du respect du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination". Interrogé sur les résultats des négociations entre les parties sahraouie et marocaine à Manhasset (Etats-Unis d'Amérique), le président de la délégation sahraouie aux négociations avec le Maroc a indiqué que les deux parties avaient tenu 4 rounds officiels et neuf autres informels, "sans aboutir à aucune solution". Il a indiqué, par ailleurs, que toutes "les tentatives marocaines de saper les efforts de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, pour une solution basée sur le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, ont été vouées à l'échec". Il a relevé que Christopher Ross, qui avait effectué, du 27 octobre au 15 novembre, une tournée dans les pays de la région (Maroc-Sahara Occidental-Algérie-Mauritanie) et en Europe, a présenté le 29 novembre son compte-rendu au Conseil de sécurité, dans lequel il a souligné que la situation dans les territoires occupés du Sahara occidental "demeurait très préoccupante et devrait rester dans le radar de la communauté internationale". M. Khatri a exprimé, à cette occasion, "la disposition du Front Polisario à coopérer avec M. Ross" qui compte mener de larges consultations à l'échelle internationale et régionale, pour expliquer sa nouvelle feuille de route afin de trouver une solution au Sahara occidental, au lieu de convoquer, immédiatement, un autre round de négociations entre le Front Polisario et le Maroc. Christopher Ross avait affirmé, jeudi dernier à l'issue de la présentation de son compte-rendu au Conseil de sécurité, qu'il mènerait des consultations avec "les parties prenantes internationales-clés" à la question sahraouie avant d'effectuer, a-t-il précisé, des "navettes diplomatiques" à travers plusieurs visites dans les pays de la région dont le Sahara occidental.