Le représentant du patronat appelle à une véritable refonte de la fiscalité en Algérie. La loi de finances 2013 adoptée par les deux chambres du Parlement n'apporte pas de changements en termes de pression fiscale ni sur les salariés ni sur les entreprises. “La pression fiscale est trop forte sur les entreprises", résume Slim Othmani, P-DG du groupe privé NCA, membre de l'organisation patronale FCE et l'un des principaux animateurs du cercle d'action et de réflexion sur l'entreprise CARE. Il pointe du doigt la taxe sur l'activité professionnelle TAP. “C'est une aberration du système fiscal algérien. Elle biaise le système fiscal. Elle doit être revue et corrigée", commente le patron de NCA. Elle représente 1,6 à 2% du chiffre d'affaires. “Ce n'est pas rien du tout. Elle représente 60% des bénéfices. Un taux de 2% du chiffre d'affaires correspond à deux fois l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS). Elle met les entreprises en difficcultés. À cause de cette pression fiscale, de plus en plus d'entreprises algériennes passent à l'informel", observe-t-il. Autre remarque : la taxe sur l'activité professionnelle est une taxe des collectivités locales. Elle devrait s'appeler de manière plus appropriée ainsi. Le patron de NCA suggère de plafonner la TPA de manière à ne pas grever la trésorerie de l'entreprise. “Supposez qu'on applique la TAP de 2% dans la commune de Hassi Messaoud, c'est-à-dire sur un chiffre d'affaires de Sonatrach de 40 à 70 milliiards de dollars, elle collecterait une énorme recette fiscale", a-t-il argué. Quant à l'impôt sur le bénéfice des sociétés ( 19% pour les entreprises de production, 22% pour les sociétés de services) et sur les dividendes, on enregistre une double imposition. C'est également aberrant de toucher lourdement au capital de l'entreprise. Au lieu d'un taux de 15% sur les dividendes, il convient de fixer un seuil de 5%, suggère t-il. C'est ce capital qui favorise la création d'emplois et de richesses par l'entreprise. Face à cette presion fiscale, il appelle à une refonte de la fiscalité en Algérie. Ce dosssier devrait être examiné par des experts en vue de proposer une fiscalité plus adéquate. K. R.