Le patronat algérien attend la tenue du conseil des ministres pour voir si le gouvernement a pris en compte leurs revendications par rapport à l'allégement des impôts et taxes. Il faut dire que ce conseil des ministres dont la date n'est pas encore fixée met de fait le patronat dans une situation d'attentisme. Le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, Brahim Bendjaber, notera à ce sujet que l'une des propositions phares de son organisation est l'institution d'un moratoire de trois ans sur les impôts destinée tout autant aux employeurs qui travaillent dans l'informel. Cette suggestion, Bendjaber l'a formulée pour la première fois en juin dernier à l'occasion d'une journée parlementaire sur la fiscalité des entreprises. Il faut rappeler qu'à cette occasion, une multitude d'organisations patronales avaient revendiquées la suppression de la taxe sur l'activité professionnelle(TAP). Le forum des chefs d'entreprises, par la voix de son président Réda Hamiani, l'avait à cet égard qualifiée de «taxe inutile». «C'est une taxe qui n'a aucun sens» a-t-il expliqué à cet égard avant d'ajouter qu'«elle est imposée aussi bien aux entreprises qui réalisent des bénéfices qu'à celles qui n'en réalisent pas». Abderrahmane Raouia, le directeur général des Impôts estime que beaucoup a déjà été fait dans ce sens. Or, il se trouve que la TAP sert à financer les collectivités locales et il n'est pas facile de trouver 100 milliards de dinars qui disparaîtraient en cas de sa suppression, argumente l'administration. La suppression de la double imposition concernant l'impôt sur le bénéfice des sociétés et l'impôt sur les dividendes des actionnaires est un autre motif de querelle entre les deux acteurs. En attendant de régler tous les détails, il y a environ 10 milliards de dollars qui circulent dans le secteur informel. Selon des indiscrétions au sein du gouvernement, cette taxe sera touchée à l'occasion de la loi de Finances par une mesure d'allégement. Mais aucune précision n'a été donnée sur la proportion à laquelle sera touchée cette taxe. Pour rappel, la taxe sur l'activité professionnelle est à hauteur d'un taux de 2% sur le chiffre d'affaires. De son côté, l'Association des producteurs algériens de boissons qui a récemment renouvelé son bureau a exigé du gouvernement de revoir certaines taxes. Les intrants sont taxés à hauteur de 30%, ont expliqué les animateurs de cette association qui font le parallèle avec d'autres pays où les taux sont moindres. «La production nationale se trouve en mauvaise posture» notera, à cet égard, le président de l'association, Ali Hamani. Quoi qu'il en soit, les patrons souhaitent une meilleure législation fiscale à travers les dispositions de la prochaine loi de Finances pour «encourager la production nationale, réduire la pression fiscale et résorber la concurrence déloyale en trouvant des solutions à l'informel».