Un chercheur compte lancer une action judiciaire contre plusieurs institutions, les deux ministères : celui de la Culture et celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ainsi que l'Ecole supérieure des Beaux-Arts (ESBA) et le conseil pédagogique du magistère. Nadia Hassissi, les attaques pour “renvoi abusif". Chercheure à l'Ecole supérieure des Beaux-Arts, depuis 11 ans, elle se bat pour finaliser sa soutenance de thèse magistère. “En octobre dernier, de manière non motivée, non réglementaire, vulgairement notifiée, j'ai reçu la décision de mon renvoi du poste graduation de l'ESBA", a déclaré la chercheure, hier, lors d'une conférence de presse, au siège de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH). Et d'ajouter : “Cette décision a été prise par le conseil d'orientation présidé par Hamida Agsous, et d'autre part par le conseil pédagogique du magistère". Outre le renvoi, l'étudiante se retrouve interdite d'accès à l'école “sur ordonnance d'un tribunal". L'histoire de cette chercheure remonte à 1999, elle a réussi le concours du magistère de l'ESBA et choisi pour sa thèse un nouveau thème “Beauté couleur de l'image graphique et imprimée". à partir de 2001, et pendant 5 ans, le magistère à l'ESBA est bloqué par le ministère de la Culture par manque d'encadreurs. En 2006, Nadia Hassissi se rend alors chez la directrice de l'école pour la régularisation de son cas, Hamida Agsous (actuellement conseillère de la ministre). “Je lui ai dit que c'était à l'école de fournir les moyens pédagogiques nécessaires pour notre enseignement. Ce n'est pas à l'étudiant de faire ce travail !", s'est-elle exclamée. Suite à cette entrevue, la concernée pensait avoir résolu son problème. “Cette seule rencontre m'a valu l'interdiction d'accès aux moyens de recherche. Quatre instructions ministérielles par les deux ministères concernés au conseil pédagogiques du magistère pour solutionner mon cas ont été ignorées par l'ESBA", a-t-elle indiqué. D'autres “abus" sont imputés à l'ancienne direction de l'école (2006) et ses “complices", notamment le dossier pédagogique de Nadia Hassissi qui “a disparu et la remise en question de la thématique et l'encadrant". Résignée à se battre pour ses droits, la chercheure a envoyé de nombreux courriers aux ministères concernés et une lettre ouverte au président de la République. “Mes demandes d'audience et d'intervention à Khalida Toumi, sa chef de cabinet et à Harraoubia n'ont en aucun cas fait l'objet d'une suite", a-t-elle fait savoir. Et de préciser : “Zhira Yahi (chef de cabinet de la ministre de la Culture, ndlr), n'a pas hésité à m'expédier une lettre en juin 2011, niant toute forme de blocage et m'invitant à effectuer ma recherche à l'Ecole d'architecture ou à Polytechnique". Concernant les motifs de renvoi, le président général du conseil pédagogique du ministère et la direction de l'école n'ont pas hésité, selon Nadia Hassissi, à “l'attribuer à la ministre de la Culture en confirmation du rapport de l'inspection générale". Elle accuse la ministre “qui pourtant affirme vouloir élever le niveau de nos instituts alors qu'elle cautionne les abus de la mafia qui dirige l'ESBA et la culture érigeant son système en Etat dans l'Etat". Le 31 octobre dernier, Nadia Hassissi affirme avoir été reçue par le Pr Korichi, président d'un des commissions du Conseil de la nation. Ce dernier aurait écrit à la ministre de la Culture pour dénoncer “le comportement non responsable de la présidente du conseil d'orientation et ancienne directrice de l'école et du président du conseil du magistère", a-t-elle rapporté. Et d'accuser Khalida Toumi “ancienne moralisatrice des droits de l'Homme qui se met au-dessus des lois et (...) de cautionner tous les abus de son ministère". H M