Un véritable bras de fer semble bel et bien engagé entre certains membres de l'Organisation nationale des retraités de l'Armée nationale populaire (ONR/ANP) et son président, le général à la retraite, Mohamed Oudai. Simple coïncidence ou hasard de calendrier, l'échange d'attaques verbales, par presse interposée, entre les deux parties s'est accentué le jour même où le projet de loi sur les pensions des retraités de l'Armée a été présenté à l'APN. Ce conflit a été révélé au grand jour au moment où les unités de l'ANP venaient de réussir une grande opération à In Amenas. D'ailleurs, les détracteurs du général à la retraite n'ont pas manqué de lui reprocher, en tant que président de l'ONR/ANP, sa “non-réaction" à cette opération. “Nous avons sollicité le général Oudai pour qu'il rende hommage, au nom de l'ONR/ANP, aux éléments de l'Armée au lendemain de l'opération d'In Amenas, et il ne nous a même pas répondu", l'accuse, en effet, le commandant à la retraite et président du bureau régional de l'organisation d'Alger, Mohamed Kerfal, contacté hier par téléphone. Chose que réfute catégoriquement M. Oudai, affirmant que la réaction officielle de l'organisation a été même publiée dans les colonnes du quotidien arabophone Sawt El-Ahrar. Egalement contacté par téléphone, M. Oudai souligne que “ces gens-là n'ont jamais daigné venir me rencontrer, car ils se savent illégitimes et ils savent aussi qu'ils sont poursuivis pour faux et usage de faux et détournements". Imperturbable, le général à la retraite affirme que c'était lui personnellement qui avait décidé d'écarter le commandant Kerfal et quelque 5 autres présidents régionaux de l'ONR/ANP. M. Oudai persiste et signe : “Oui, j'ai des preuves que M. Kerfal a falsifié des cartes d'adhérents pour parachuter des gens qui n'ont rien à voir avec l'organisation." Aussi, ajoute-t-il, tous les présidents régionaux relevés de leur poste n'étaient que des intérimaires. Pour le président de l'ONR/ANP, si ces membres s'opposent à lui, c'est parce qu'ils ont peur d'aller vers des élections. Il affirme à ce titre que des élections seront organisées prochainement au niveau des 48 wilayas afin d'assainir la situation illégale des bureaux régionaux de l'organisation. Il convient de rappeler que le bureau “provisoire" du conseil national de l'organisation, constitué par les opposants au président, œuvre depuis quelque temps à préparer la tenue d'un congrès extraordinaire pour “révoquer officiellement Mohamed Oudai de son poste de président de l'organisation". Lundi dernier, plusieurs membres issus de 42 wilayas avaient tenté vainement de tenir une session extraordinaire, la troisième du genre depuis la mise en place du bureau provisoire. Affaire à suivre... F A