Cette prise d'otages a eu un impact néanmoins sur nos revenus pétroliers. Mais ces pertes sont négligeables par rapport aux enjeux liés à cette attaque terroriste. Une fois n'est pas coutume, puisque je collabore dans un supplément économique. Je voudrais d'abord rendre hommage à nos forces armées pour leur professionnalisme et leur volonté de défendre à tout instant la patrie. Frapper en plein cœur nos intérêts vitaux est un acte inadmissible que la nation algérienne et l'Etat algérien ne sauraient tolérer. En dépit des chants de sirènes venus d'ici et d'ailleurs, qui nous font injonction de négocier, là où eux ont échoué, avec tous les dégâts collatéraux qu'ils ont engendrés et que nous connaissons, n'émousseront jamais la détermination de notre peuple à défendre sa souveraineté. Au demeurant, la jeunesse algérienne, à travers la toile des réseaux sociaux, a exprimé massivement sa fierté et sa satisfaction, lorsque l'ANP, digne héritière de l'ALN, s'est opposée à une opération dangereuse et insidieuse de déstabilisation de notre pays. Bien évidemment, une telle agression n'est pas sans conséquences négatives sur nos ressources financières liées à nos exportations en hydrocarbures. Mais ces pertes sont négligeables par rapport aux enjeux liés à cette attaque terroriste. Il faut comprendre que le site gazier de Tigantourine recèle une capacité de production de 30 millions de mètres cubes par jour pour le gaz naturel et 24,2 millions par jour pour le gaz sec, 4500 t par jour pour le condensat et 3500 t par jour pour le GPL. Selon certains observateurs, ce site représenterait entre 12 et 18% de nos exportations, soit environ 3 milliards de dollars/an. Mais ces événements qui nécessitent un resserrement du front politique intérieur ne doivent pas nous éloigner de la réalité. La patronne du Medef sait très bien que nous approvisionnant l'Europe à concurrence de 18% de ses besoins en gaz. Alors, laissant les “chiens aboyer". “Sortir de la corruption systémique et de l'impunité passe par la restitution au peuple de ses richesses naturelles – ce à quoi vous pouvez contribuer par le résultat de votre travail – et par l'instauration d'un système de gouvernance réellement démocratique." Dans cette longue correspondance adressée aux enquêteurs du DRS, reprise par les réseaux sociaux, Hocine Malti, ancien responsable au niveau du secteur énergétique et spécialiste des questions d'hydrocarbures, aurait-il mis le doigt sur la plaie ? Il faut bien reconnaître, qu'après de nombreux scandales qui ont émaillé ce secteur, des interrogations, voire le scepticisme, pour ne pas dire la suspicion gagne l'opinion publique. Pour sa part, le ministre de l'énergie, imprégné par d'autres préoccupations, a affirmé devant les parlementaires qu'à “l'horizon 2030, notre consommation en produits énergétiques se chiffrera entre 80 et 85 milliards de dollars par an. Si nos ressources conventionnelles venaient à se tarir et si nous décidons de ne pas exploiter les hydrocarbures non conventionnels, comment pourrions-nous régler cette facture sans un niveau acceptable d'exportations d'hydrocarbures ? Comment expliquerions-nous les difficultés que connaissait l'Algérie au milieu des années 90 pour assurer ses besoins en raison de la baisse des cours du pétrole, mais également en raison du manque de moyens de production d'hydrocarbures durant cette période ?" Anticipation face à l'inévitable concurrence que nous livrent et nous livrerons davantage les russes et les Qataris, notamment sur le marché mondial du gaz ? — l'attaque des djihadistes contre l'un des plus importants de nos sites gazier ne relève pas du hasard – surtout que les Américains, en optant résolument pour l'exploitation du gaz de schiste, vont bouleverser en profondeur le marché énergétique mondial. Volonté d'attirer les investissements des compagnies pétrolières étrangères dans les domaines de la recherche et de l'exploration de nouveaux gisements en énergies non conventionnelles et renouvelables. A. H.