Ainsi, pour couper court aux spéculations, la FAF, d'un commun accord avec le technicien bosniaque, a décidé de maintenir Vahid Halilhodzic à la tête de la sélection algérienne, et ce, en dépit de la débâcle de Rustenburg. Même si, selon des sources dignes de foi, coach Vahid a tenu à mettre à l'aise le président Mohamed Raouraoua, le rassurant de sa disponibilité à quitter, sans indemnités, le navire des Verts pour ne pas l'embarquer dans cette déroute sud-africaine, car estimant que l'EN a eu tous les moyens nécessaires pour se préparer à cette CAN. La FAF mise sur la continuité et tient sa promesse formulée à la veille de la CAN, que “Halilhodzic sera maintenu quelle que soit l'issue de la CAN". Il faut dire qu'après avoir dévoré 9 coaches nationaux depuis son premier mandat en 2001, Raouraoua se veut pragmatique, d'autant plus que l'EN disputera dès le 22 mars prochain un match important contre le Bénin à Blida, pour le compte des éliminatoires du Mondial 2014. Un rendez-vous beaucoup plus important pour la FAF qu'une simple CAN. Un choix prévu à l'avance ou par défaut, qu'à cela ne tienne, il reste que ce choix est inéluctable. Les Verts ne surviraient pas à un autre changement de staff, après avoir déjà souffert d'un dégraissage de l'effectif. C'est donc l'option la plus logique. Mais est-il possible de “faire table rase sur tout ce qui s'est passé ici à Rustenburg ?", pour reprendre les expressions du communiqué de la FAF. Peut-on faire comme si de rien n'était et préparer dans les mêmes conditions le prochain match contre le Bénin durant lequel, visiblement, Halilhodzic va jouer sa dernière chance ? De ce point de vue du reste, Halilhodzic est en fait en sursis à la tête de la sélection algérienne, car un autre revers contre le Bénin à Blida sonnera le glas pour Vahid. Et pas seulement Vahid ! Répondre à ces interrogations, en fait, reviendrait à analyser objectivement ce qui n'a pas fonctionné durant cette CAN pour les Algériens, à commencer par le choix des 23 joueurs. Il est indéniable que Halilhodzic s'est trompé. Des gars comme Djabou, Hachoud, Belamri ou Ziti, Djebbour ou Ziani et Bouguerra auraient pu être là pour apporter un plus même si le dernier cité venait juste de reprendre la compétition. Alors que des joueurs comme Mostafa, Kadir, Lemmouchia ou encore Cadamuro n'ont rien apporté à l'EN. Contre le Bénin, seront-ils reconduits ? La question mérite d'être posée quand on sait que, généralement, les mêmes raisons débouchent sur les mêmes résultats. Il appartient donc à Halilhodzic d'apporter du sang nouveau dans cette équipe, que ce soit au sein du championnat national ou du réservoir des pros. Belfodil, Brahimi et d'autres sont annoncés, sans oublier le retour salutaire de Bouguerra et surtout Yebda (sans doute le joueur qui a manqué le plus à l'EN dans cette CAN, et Halilhodzic l'a franchement regretté). Ceci donc, pour l'effectif. Il y a également la composante du staff technique. Halilhodzic peut-il raisonnablement continuer à travailler avec un staff qui ne lui apporte jamais la contradiction ? Des assistants toujours aussi prompts à lui dire oui sans oser le contredire, alors que durant cette CAN ils auraient pu le conseiller concernant certains choix erronés comme celui qui consistait à jouer avec 5 milieux de terrain contre la Tunisie. Ses assistants doivent assumer leurs responsabilités et s'impliquer plus. Ils ne sont pas super bien payés pour servir de secrétaires ou de groom (bagagistes) à Halilhodzic. En outre, le coach national doit aussi penser à revoir sa méthode de travail. Le fait de mettre les joueurs dans une “prison de luxe" sans contact avec l'extérieur (même pas internet, réseaux sociaux et presse) a sans doute généré une pression et une lassitude certaine chez les joueurs. La sélection algérienne est la seule équipe dans le groupe D, d'ailleurs, qui n'a aucun contact avec l'extérieur à l'hôtel Kwa Marital de Rustenburg. C'est une prison dorée où personne ne rentre, alors que les Tunisiens, par exemple, sont accessibles, les Togolais et les Ivoiriens encore plus. Ce n'est qu'après avoir cerné toutes ces imperfections et décidé de revoir la copie, que la FAF pourra être confortée dans son choix de maintenir Halilhodzic à la tête de la barre technique des Verts. Sinon, ce n'est que partie remise... un sursis. S. L.