Des individus peu scrupuleux avaient saisi cette opportunité pour se livrer à des opérations malhonnêtes, puisqu'ils érigeaient des gourbis en milieu urbain pour bénéficier de cette mesure inespérée. Chaque année, pour répondre à la forte demande des citoyens en quête d'un toit, les pouvoirs publics réalisent des dizaines de milliers de logements, toutes formules confondues. La résorption de l'habitat précaire est un défi pour le gouvernement, qui veut éradiquer les bidonvilles. Cette louable démarche a permis de mettre fin au calvaire enduré, des décennies durant, par des familles qui avaient quitté leurs terres pour regagner les villes où les conditions de vie sont meilleures. Cependant, des individus peu scrupuleux avaient saisi cette opportunité pour se livrer à des opérations malhonnêtes, puisqu'ils érigeaient des gourbis en milieu urbain pour bénéficier de cette mesure inespérée. Non contents d'acquérir des logements neufs dotés de toutes les commodités qu'ils s'empressaient de revendre, ils récidivent en installant des habitations précaires, alors que d'autres les cèdent à des candidats en quête d'un logement dans le cadre de la formule RHP (résorption de l'habitat précaire) pour des dizaines de millions de centimes. Le gouvernement a, en juillet 2007, effectué un recensement national des habitations précaires, et à cet égard il a lancé un vaste programme pour la réalisation de logements RHP. Des citoyens se sont rapprochés de nous pour exposer leurs conditions d'hébergement et leur éviction de la formule RHP. Abdelhak, employé âgé de 50 ans et père de quatre enfants, dira : “Cela fait une vingtaine d'années que je réclame un logement. Nous sommes deux frères mariés qui vivons chez nos parents dans un F3 au centre-ville. Imaginez quatorze personnes dans un petit appartement d'une soixantaine de mètres carrés ! Notre intimité s'en ressent. Des désagréments pénalisent au quotidien la qualité de notre vie." Slimane, enseignant, père de trois enfants, vivant dans une unique pièce sise dans une maison traditionnelle abritant une dizaine de familles qui disposent collectivement d'un seul robinet et d'un seul cabinet d'aisances, poursuit : “Je n'ouvre pas droit à un logement social locatif, car mon salaire dépasse 24 000 DA. Je ne peux non plus prétendre à un logement RHP car, par dignité, je n'ai pas osé édifier une baraque qui abrite ma famille !" D'autres nous racontent qu'ils sont logés dans des garages, des salles de classe et autres structures insalubres et menaçant ruine. Ils interpellent les responsables pour se pencher sur leurs cas. H B