L'actuelle assemblée hérite de ce que lui a laissé l'ancienne équipe dirigée par M. Chibane et dont le mandat est jugé catastrophique sur tous les plans. Le courant ne passe plus entre la nouvelle équipe qui dirige l'APC de Constantine et l'administration. A peine deux mois après son installation, le groupe issu du FLN et conduit par le P/APC Seifeddine Rihani, 29 ans, envisage de faire le grand ménage à l'hôtel de ville. On murmure déjà un changement graduel qui touchera une administration qui est en place depuis trois mandats. Il serait tout de même difficile d'opérer un tel remaniement, car l'actuelle APC hérite de ce que lui a laissé l'ancienne équipe dirigée par M. Chibane et dont le mandat est jugé catastrophique sur tous les plans. “L'assemblée populaire conduite par Chibane n'a pas fait de bilans moral et financier, ne serait-ce que pour éclairer l'opinion publique. Elle a aussi refusé l'adoption du nouvel organigramme pour une raison inconnue. Tout le monde sait que les bilans des cinq dernières années sont un échec, et la nouvelle APC devra revoir la gestion de tous les secteurs. Durant le mandat de Chibane, c'était l'administration qui gérait tout, certains directeurs des secteurs sont en activité depuis 3 mandats", nous révèle un proche collaborateur de l'APC. Selon lui, le seul moyen d'arriver à redynamiser la gestion de la commune passe par un assainissement de l'administration, et les exemples ne manquent pas. “Le marché de gros des fruits et légumes Magrofel ne rapporte à la commune que 500 millions de centimes par an, alors que grâce à son marché, l'APC de Chelghoum Laïd bénéficie chaque année de 12 milliards. L'office de la culture créé il y a quelques années, et qui a le statut d'Epic, dépense 7 milliards dans des manifestations qui attirent peu de monde et qui ne rapportent rien, ni à la culture ni à l'APC. Idem pour la direction de l'urbanisme qui ne mène plus d'opérations de démolition et qui est aujourd'hui gangrenée par les passe-droits et la corruption", poursuit notre interlocuteur qui nous affirme aussi que c'est le secrétaire général de la commune qui dirige d'une main de fer l'administration. Le directeur d'un secteur urbain de la ville, récemment désigné, et qui a souhaité conserver l'anonymat, nous a révélé pour sa part qu'à son arrivée, il a pu constater un certain laisser-aller de la part des gestionnaires de cette administration, ce qui a selon lui conduit à une anarchie sur tous les plans. “Nous avons découvert par exemple que plus de 400 bennes à ordures étaient stockées depuis deux ans dans un dépôt à la zone industrielle, alors qu'elles étaient réclamées dans plusieurs quartiers. Cette quantité peut couvrir toute la demande de la ville. J'ai aussi constaté une autre anomalie au service de l'état civil, les agents se plaignaient chaque jour du manque d'imprimés, alors que nous recevons quotidiennement un lot de 700 imprimés, ce qui est largement suffisant. Je ne sais pas où partaient les imprimés manquants." Par ailleurs, au niveau de l'assemblée populaire, le désaccord persiste toujours entre la majorité du FLN et ce qui est désormais considéré comme le front d'opposition conduit par les élus RND et MPA. Lors de la dernière session ordinaire, ces derniers n'ont pas hésité à quitter les lieux et boycotter la séance. Le clan RND s'indigne tout simplement contre la mise à l'écart de ses élus à des postes clés (vice-présidences, chefs des secteurs urbains et présidence des commissions). Rien n'y fait, les décideurs du FLN – qui ne craignent pas un blocage car avec 19 sièges sur 43, ils sont majoritaires – sont déterminés et ont nommé exclusivement des élus issus de leur camp aux postes de responsabilité. D B