Un mois après l'attaque terroriste de Tiguentourine, le président Bouteflika sort de sa réserve et saisit l'occasion de la célébration de la Journée nationale du chahid pour revenir sur l'intervention de l'Armée algérienne qui avait suscité moult réactions à l'étranger. Dans un message lu en son nom par le conseiller à la présidence de la République, Mohamed Ali Boughazi, le président Bouteflika est revenu sur l'attaque de Tiguentourine, soulignant que la volonté qui a animé les éléments de l'Armée nationale populaire (ANP) dans la bataille d'In Amenas a prouvé qu'“ils sont les dignes héritiers de l'Armée de libération nationale (ALN)". “La volonté qui a animé nos braves soldats dans la grande bataille d'In Amenas contre les forces du mal et de la destruction est l'illustration même du legs hérité des chouhada", a-t-il affirmé. Qualifiant de “héros" les éléments qui ont mené cette opération, le président Bouteflika dira qu'“ils ont prouvé, par leur efficacité, leur précision, leur professionnalisme et leur triomphe, qu'ils sont les successeurs incontestés et incontestables de nos valeureux chouhada et que l'Armée nationale populaire est véritablement la digne héritière de l'Armée de libération nationale et le porte-étendard de la victoire et du triomphe dans toutes les batailles dans lesquelles s'engage la nation pour protéger sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté". Cette sortie, même tardive, du président Bouteflika, vient mettre un terme à une polémique, d'abord suscitée par les capitales dont les ressortissants étaient pris en otage. En pleine crise, des voix se sont élevées pour mettre en cause l'intervention de l'Armée algérienne, allant jusqu'à jeter le doute sur ses capacités à gérer ce genre de situation. Mais, avec le temps, ces même capitales ont dû revoir leurs positions et reconnaître que l'action menée par les forces armées algériennes se justifiait amplement. Toutefois, la sortie du président Bouteflika est venue pour faire taire toutes les rumeurs. Même si le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait indiqué que le chef de l'Etat suivait, minute par minute, l'évolution de la situation à Tiguentourine et que ses ministres étaient sommés de communiquer, il n'en demeure pas moins que c'est la première fois que le président Bouteflika parle de cette attaque et assume l'entière gestion de cette crise. Par ailleurs, le chef de l'Etat est revenu sur les conséquences du Printemps arabe, mais aussi de la guerre au nord du Mali, et a appelé à faire montre de vigilance et de sens de patriotisme pour faire face aux “évènements déplorables qui surviennent ici et là, et tout près de nous dans plus d'un pays arabe". Pour le président Bouteflika, ces évènements “démontrent le degré de gravité de ce qui se trame derrière la scène". Mais, il reste, toutefois, confiant, estimant que parmi les atouts qui caractérisent les Algériens, “notre spécificité en matière d'amour de la patrie et de nationalisme, si chers à nos valeureux chouhada". A B