“La colonisation israélienne empêche la création d'un Etat palestinien." Une évidence que l'Union européenne vient enfin d'admettre publiquement en fustigeant la colonisation à Jérusalem-Est. Le rapport de Bruxelles pointe en particulier la colonisation sur le flanc sud de Jérusalem dont l'objectif est de créer un “tampon" entre Jérusalem-Est et Bethléem (Cisjordanie) d'ici la fin 2013. Ces constructions dans cette partie dénommée “E1" par Benyamin Netanyahu constitue de fait les derniers morceaux du puzzle israéliens qui a établi ce qui doit être le futur Etat des Palestiniens en territoires sans discontinuité, un vrai confetti. La Cisjordanie est partagée du nord au sud et d'est en ouest par des blocs de colonisations où vit un demi-million de juifs parmi les plus sectaires. Netanyahu avait basé sa campagne sur la poursuite et l'élargissement des colonies en représailles au vote de l'ONU qui a accordé en automne le statut de membre observateur avec la possibilité d'ester devant la justice internationale Israël. “Si l'application de l'actuelle politique israélienne continue, en particulier la colonisation, la perspective de Jérusalem comme future capitale de deux Etats, Israël et Palestine, deviendra quasi impraticable", explique le rapport de l'UE qui qualifie la colonisation “systématique, délibérée et provocatrice", de “plus grande menace pour une solution à deux Etats". “Pour que cette dernière se réalise, Jérusalem doit devenir la future capitale de deux Etats, Israël et la Palestine", affirment les chefs de mission de l'UE, déplorant qu'“Israël perpétue activement son annexion illégale de Jérusalem-Est". Dans une première phase, le rapport recommande aux 27 membres de l'UE “d'empêcher les transactions financières, de les décourager et d'informer sur leurs conséquences problématiques, y compris en ce qui concerne les investissements étrangers directs, en faveur des activités, des infrastructures et des services dans les colonies". Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, se félicitant de la position inédite des européens, dit attendre maintenant des actes pour contraindre Netanyahu à arrêter ses colonisations, condition sine qua non à toute reprise du processus de paix. Sinon, impatients, les Palestiniens reprendront l'Intifadha, ça sera la troisième. Israël considère Jérusalem comme sa capitale “unifiée et indivisible" alors que la communauté internationale ne reconnaît pas l'annexion en 1967 de la partie orientale occupée de la ville, que les Palestiniens considèrent comme la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. D. B.