Durant les quatorze années qu'il a passées à la tête du Venezuela, Hugo Chavez avait des rapports particuliers avec l'Algérie, en témoignent les nombreux échanges entre les deux pays et la concertation régulière au sein des organisations internationales, dont l'Opep et les Non-alignés. Entre Alger et Caracas, les rapports ont été généralement bons et plus étroits depuis l'arrivée de Hugo Chavez au pouvoir dans ce pays. De par ses positions progressistes et révolutionnaires soutenant les peuples luttant pour leur autodétermination, ainsi que par sa politique économique visant à défendre les droits des peuples détenteurs de ressources minières et en hydrocarbures, le défunt président vénézuélien était proche de l'Algérie. Plusieurs accords de coopération, basés sur les principes stratégiques de la pluripolarité, de la souveraineté et de l'autodétermination, existent entre les deux pays. Il n'y a pas mieux que cette déclaration de Hugo Chavez, lui-même, pour illustrer la qualité des relations algéro-vénézuéliennes. “Il y a une amitié profonde entre nos deux peuples ; entre Bouteflika et moi, un ensemble d'éléments concrets de travail, nous sommes ensemble dans l'Opep, dans le groupe des 15, et au niveau bilatéral, nous sommes en train de renforcer cette relation qui, sans aucun doute, est stratégique, dépasse nos deux pays et embrasse toute l'Afrique et l'Amérique latine." Le président Bouteflika suivait de près l'évolution de la maladie de Hugo Chavez. Il lui avait adressé, le 20 décembre dernier, une lettre dans laquelle il lui souhaitait un prompt rétablissement, tout en lui manifestant son désir fervent de le voir revenir vite au service de la nation sud-américaine. Il faut croire que les relations entre l'Algérie et le Venezuela étaient étroites, comme le laisse penser cette anecdote qui s'est produite lors de la dernière visite officielle en Algérie en septembre 2009. Selon des sources bien informées, le jour où il devait quitter Alger, le président vénézuélien était au volant du véhicule dans lequel ils se sont rendus, lui et le président Abdelaziz Bouteflika, de la résidence de Zéralda à l'aéroport Houari-Boumediene. C'est ainsi que les chefs d'Etat ont achevé leurs discussions. Il est de notoriété publique que l'Algérie et le Venezuela, pays producteurs de pétrole et membres influents de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ont fait bloc à chaque fois que l'occasion s'est présentée pour défendre leurs intérêts mutuels. Mieux, Hugo Chavez aurait même manifesté son rejet du contenu de la fameuse loi algérienne sur les hydrocarbures élaborée par le ministère de l'Energie et des Mines sous la direction de Chakib Khelil. Il est évident que la coopération entre Alger et Caracas dans le domaine pétrolier et des hydrocarbures de manière générale, marquée par une très grande concertation au sein de l'Opep, dans le but de contribuer à la stabilité des prix, constitue la pierre angulaire des relations bilatérales. D'ailleurs, lors d'une crise pétrolière avec les Etats-Unis, Caracas avait sollicité la compagnie pétrolière algérienne Sonatrach, laquelle avait utilisé ses tankers pour l'aider à s'en sortir. Une chose est sûre, l'Algérie vient de perdre un ami et un allié de poids sur la scène internationale, qui n'hésitait jamais à soutenir les positions algériennes, notamment lorsqu'il s'agissait de défendre le droit des peuples à l'autodétermination. M T