Après l'annonce du nouveau gouvernement Laârayedh, les réactions ne se sont pas fait attendre. Selon Abdelhamid Jelassi, un des dirigeants du parti islamiste majoritaire Ennahdha, le nouveau gouvernement aura quatre priorités à satisfaire: rétablir l'ordre et garantir la sécurité, travailler sur les dossiers du développement, de l'emploi et de la maîtrise des prix, ouvrir un dialogue national élargi en plus du dossier de la justice transitionnelle, réforme et reddition des comptes. Dans le même sillage, M. Jelassi a précisé que le nouveau gouvernement veillera à coordonner avec l'Assemblée constituante pour fixer un agenda bien déterminé de la mission gouvernementale. Dans ce sens, le Chef du gouvernement Ali Laârayedh a déclaré que sa mission se poursuivra jusqu'à la fin 2013 et que la date des prochaines élections présidentielle et législatives “est du ressort de l'Assemblée constituante" mais les différents avis s'orientent, selon lui, vers le mois d'octobre ou novembre 2013. Pour sa part, Lotfi Ben Jedou, s'est dit surpris de sa nomination à la tête du département de l'Intérieur, puisqu'il s'attendait à être désigné ministre de la Justice vu son expérience en la matière. En revanche, il a avoué être préoccupé par le rétablissement de la sécurité dans le pays “et ce, pour rassurer les Tunisiens d'une part et accélérer le démarrage des projets en attente et motiver les investisseurs d'autre part". “La composition du nouveau gouvernement d'Ali Laarayedh est une version revisitée du gouvernement de la Troïka", s'est exprimé le porte-parole du Parti républicain Issam Chabbi. La nouvelle composition annoncée, a-t-il ajouté, “n'a pas réussi à joindre de nouveaux partis ou blocs parlementaires au gouvernement de la Troïka ce qui est un échec en soi". Selon M. Chabbi, “les ministres controversés de l'ancien gouvernement ont gardé leurs postes et le nombre des ministres est toujours grand". Le mouvement Wafa qui s'est retiré à la dernière minute des pourparlers sur le nouveau gouvernement a estimé que le Premier ministre Ali Laarayedh “a adressé un message négatif aux Tunisiens puisqu'il s'est focalisé sur la composition et les noms des ministres sans parler du programme de ce nouveau gouvernement", s'est exprimé le député de Wafa, Azed Badi. Le nouveau Premier ministre tunisien Ali Laarayedh avait présenté vendredi la formation de son gouvernement ainsi que son programme politique et économique au chef de l'Etat Moncef Marzouki après 15 jours de pourparlers avec plusieurs partis politiques et blocs parlementaires. “Le nouveau gouvernement sera celui de tous les Tunisiens", a rassuré M. Laarayedh quelques minutes après avoir présenté son cabinet. La reprise, hier, de la plénière à l'Assemblée constituante a été houleuse. L'Assemblée nationale constituante (ANC) de Tunisie devait approuver hier après-midi la date butoir du 27 avril pour finaliser le projet de Constitution et fixer au 27 octobre les prochaines élections, un calendrier censé sortir le pays d'une profonde impasse politique. La vice-présidente de l'ANC, du parti islamiste Ennahda, Mehrezia Labidi a indiqué sur sa page Facebook que le calendrier qui sera soumis aux députés prévoit le 27 avril 2013 pour “finaliser le projet de Constitution" et le 27 octobre 2013 pour la tenue d'élections. Elle n'a pas précisé de calendrier d'adoption de la loi fondamentale dont chaque article doit être approuvé par la majorité absolue des députés avant que le texte dans sa globalité soit voté à la majorité des deux tiers, faute de quoi un référendum sera organisé. I. O.