L'Assemblée constituante tunisienne entrée en séance plénière hier doit notamment, fixer la date des élections Le projet du calendrier évoqué par les autorités recommande la finalisation du projet de Constitution au printemps, son adoption au début de l'été et des élections législatives à l'automne 2013. La séance plénière de l'Assemblée nationale constituante (ANC) en Tunisie a débuté avec deux heures de retard hier, jour où les députés devaient décider d'un calendrier pour l'adoption de la Constitution, reporté à maintes reprises, et la tenue d'élections. La séance du matin a débuté à 11h00 locale au lieu de 09H00 (08h00 GMT) en présence de 144 élus sur 217. Les députés devaient y débattre de révisions du règlement de l'ANC pour améliorer l'efficacité de l'assemblée, très critiquée en raison de la lenteur de ses travaux et de l'absentéisme des élus. Puis, hier après-midi, les députés devaient en théorie adopter les échéances pour la rédaction de la Constitution et un calendrier électoral, l'adoption de la loi fondamentale étant sans cesse repoussée faute de compromis sur son contenu. Le projet du calendrier évoqué par les autorités recommande la finalisation du projet de constitution au printemps, son adoption au début de l'été et des élections législatives à l'automne 2013. Plusieurs dates ont été annoncées ces derniers mois sans jamais être respectées, les islamistes d'Ennahda, qui ont une majorité relative, et les autres formations politiques étant incapables de se mettre d'accord sur le futur régime politique de la Tunisie. Ennahda insiste sur un régime parlementaire, alors que d'autres partis, y compris ses alliés, militent pour que le chef de l'Etat dispose de prérogatives importantes. Ce désaccord bloque la mise en place d'institutions stables, plus de deux ans après la révolution. Cette paralysie à l'ANC bloque l'adoption d'institutions stables plus de deux ans après la révolution, une crise qui a été aggravée par l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd dont la mort le 6 février a entraîné la démission du gouvernement. L'islamiste Ali Larayedh a formé un nouveau cabinet vendredi, reconduisant une coalition malaisée entre islamistes et deux partis laïcs mais élargie à des Indépendants. Cette équipe doit obtenir la confiance de l'ANC aujourd'hui Et M. Larayedh a assuré que son gouvernement restera en fonction au plus tard jusqu'à la fin de l'année 2013, laissant ainsi entendre que les nouvelles institutions seront en place avant le 3e anniversaire de la révolution tunisienne, le 14 janvier 2014. La vice-présidente de l'ANC du parti islamiste Ennahda, Mehrezia Labidi a indiqué sur sa page Facebook que le calendrier qui sera soumis aux députés prévoit le 27 avril 2013 pour «finaliser le projet de Constitution» et le 27 octobre 2013 pour la tenue d'élections. Elle n'a pas précisé de calendrier d'adoption de la loi fondamentale dont chaque article doit être approuvé par la majorité absolue des députés avant que le texte dans sa globalité soit voté à la majorité des deux-tiers, faute de quoi un référendum sera organisé. A l'origine, la classe politique s'était engagée à finir la Constitution en octobre 2012, soit un an après l'élection de l'assemblée. L'efficacité des travaux de l'ANC a été ralentie par les conflits politiques mais aussi par l'obstruction parlementaire et l'absentéisme des députés.