Le projet est vieux de cinq ans. Le chantier devrait être entamé avant la fin du semestre en cours. C'est du moins l'engagement pris par le directeur du projet, jeudi dernier, devant les élus et les membres de l'exécutif de la wilaya de Béjaïa. Le pouvoir politique n'a pourtant pas lésiné sur les moyens. L'enveloppe est conséquente : quelque 106 milliards de dinars ont été mobilisés pour réhabiliter et moderniser les installations ferroviaires de la ligne Béjaïa-Béni-Mansour, sur 87 kilomètres. Le délai fixé pour sa livraison : 60 mois. Les élus dont les membres de l'APW, les présidents des APC concernées et autres membres de l'exécutif ont eu droit à la présentation de l'étude, menée par un bureau d'études espagnol. Ils y ont appris qu'avec le doublement de la voie ferroviaire, le train de voyageurs circulera à 160 km/heure (le train de marchandises à 100) d'où la suppression des passages à niveau à l'origine des nombreux accidents qu'on déplore chaque semaine et qui se traduira aussi par des bruits et des gaz polluants, a-t-on assuré. Gagner du temps, réduire les distances entre les personnes et les biens, tel est le pari attendu du doublement de la voie ferrée d'autant que les transports sont devenus un élément majeur de la rentabilité économique. Durant la présentation de l'étude, le représentant du BE espagnol a souligné qu'ils n'ont eu de cesse depuis le début de minimiser au maximum les expropriations bien que l'argent des indemnisations soit d'ores et déjà dégagé, a affirmé le wali de Béjaïa ; les autorités locales paraissent avoir tiré des enseignements des autres situations conflictuelles dont la wilaya aurait pu faire l'économie. C'est le cas notamment avec le barrage de Tichi Haf. Les propriétaires terriens, qui n'ont cessé de réclamer leur dû, étaient contraints de fermer l'accès aux travailleurs du barrage. Pour le projet en cours, le chef de l'exécutif avait assuré que l'argent existe et qu'un accord de principe a été trouvé avec tous les propriétaires concernés d'autant que le doublement ne concernera que 61% de la ligne. On a affirmé en outre que le trafic sera maintenu. les trains devraient circuler normalement ; les usagers du train n'auront pas à changer leurs habitudes. Ils pourront continuer à prendre leurs trains. Idem pour les trains de marchandises. Plus encore, un “pont terrestre" pourrait, à l'achèvement du projet, relier le port de Béjaïa à un autre (Alger, Annaba, Skikda, Oran...) par la voie ferrée ; l'intérêt est de réduire les temps de transit en accélérant les opérations de manutention. L'utilisation de conteneurs de 20 à 30 tonnes et de techniques comme le trans-roulage– l'Algérie importe près de 500 000véhicules par an - devraient simplifier et accélérer les transbordements. L'objectif serait de diminuer le temps de livraison et d'atteindre le “zéro délai". Par ailleurs, on a indiqué que seront transportés quotidiennement un peu plus de 35 000 voyageurs en position assise et plus de 95 000 en position debout. Les trains de marchandises devraient transporter 1 800 tonnes par jour. Les temps de parcours seront singulièrement réduits. On pourra gagner Alger en deux heures à deux heures et demie, a-t-on affirmé. M. O