Des chercheurs universitaires, venus de toutes les contrées du pays, ont pris part à ce premier colloque, qui s'est tenu les 12, 13 et 14 du mois en cours. Selon le directeur de la culture, “en décidant d'organiser ce colloque, la direction de la culture de Biskra vise surtout à sauvegarder et à valoriser des documents historiques produits par des hommes de cette riche région des Ziban, qui a une histoire, un héritage fabuleux et diversifié, avec une ville au passé toujours fascinant". Ajoutant que “ce colloque vise aussi à sensibiliser tous les détenteurs de manuscrits anciens à se rapprocher des services de la culture pour faire don de leurs documents et enrichir ainsi le centre des manuscrits anciens qui entreprend de collecter, restaurer et inventorier tous les manuscrits aux fins de les mettre au service de la connaissance et non plus à la merci de la détérioration, de la déperdition, voire de la négation définitive d'une partie de notre patrimoine arabo-islamique". “De cette tribune, je rends hommage aux gens qui ont réussi, en dépit des guerres et de toutes les vicissitudes du temps, à conserver ces trésors que nous avons pu consulter lors de notre tournée dans les zaouïas de la wilaya. Entreposés dans des armoires, près de 5 000 manuscrits, dont certains datent du VIIIe siècle, consacrés à la littérature, la religion, des manuscrits à portée scientifique et savante comme les ouvrages de médecine locale, les textes philosophiques, les traités scientifiques et de grammaire, ou des manuscrits relatifs à la botanique, à l'agronomie ou à l'astrologie demeurent en état d'être exploités", déclarera le directeur de la culture et initiateur de ce colloque, qui ajoutera que “tous ces documents, témoins du génie national des ancêtres, ne doivent pas être la proie de l'oubli et de la dégradation". “Aujourd'hui, ce trésor culturel inestimable est dans des bibliothèques privées, de confréries ou d'associations culturelles religieuses ; certains papyrus restent encore détenus par des familles, clans, tribus vivant dans des villages isolés ou des campements nomades, ce que déplorent des scientifiques qui y voient un risque de détérioration, une perte pour la science", affirme l'un des intervenants. Les interventions des invités à cette première rencontre mettront le point sur les manuscrits anciens et leur intérêt particulier dans l'écriture de l'histoire. Dr Hassani Mokhtar, dans son bref exposé, rappellera que, lors de leurs pérégrinations, les chercheurs algériens ont découvert dans les bibliothèques d'Europe et d'Afrique des ouvrages manuscrits dont les auteurs sont authentiquement algériens. “Lors de ces missions, notre curiosité en tant qu'Algériens était de faire la lumière sur un pan de notre histoire, de découvrir l'importance de notre patrimoine. Nous serons comblés par les résultats de nos recherches. Nous n'avons jamais été un peuple d'ignorants, comme voulait le faire croire la colonisation. Beaucoup de pays profitent aujourd'hui de la somme des connaissances de nos érudits." En parallèle à ce colloque, la maison de la culture Ahmed-Rédha-Houhou a abrité une exposition de manuscrits très anciens, dont certains ont été récupérés grâce au doigté de Habba, cette femme, cadre de la direction de la culture, qui accomplit sa mission tel un sacerdoce et qui a su trouver des arguments incontournables pour convaincre certains détenteurs de manuscrits à les céder à la direction de la culture. Par ailleurs, et pour la réussite de cette manifestation d'envergure internationale, la Bibliothèque nationale a mis à la disposition de la wilaya de Biskra, le temps de ce colloque, des documents anciens proposés au regard des visiteurs. H. L.