Evoquant “des tentatives d'enrichissement illicite au préjudice des deniers publics et des droits de la communauté nationale", le président de la République a assuré que “l'Etat n'hésitera pas à demander des comptes à toute personne coupable aux yeux de la loi, tout en veillant à recouvrer les droits spoliés". Simple effet d'annonce ou engagement manifeste pour lutter contre la corruption dont des scandales éclaboussent plusieurs personnalités de l'establishment politique et la puissante compagnie Sonatrach ? En réitérant hier la “volonté de l'Etat à demander des comptes à toute personne coupable (...) tout en veillant à recouvrer les droits spoliés s'agissant de deniers publics", Abdelaziz Bouteflika, quelque peu effacé ces derniers mois, semble délivrer le message selon lequel il est disposé même à lâcher ceux qu'on présente, à tort ou à raison, comme ses proches et qui seraient impliqués dans ces scandales financiers. “S'agissant des tentatives d'enrichissement illicite et au préjudice des deniers publics et des droits de la communauté nationale, la loi s'appliquera dans toute sa rigueur car l'Etat est déterminé à imposer le sérieux et l'intégrité dans le travail et n'hésitera pas à demander des comptes à toute personne coupable aux yeux de la loi, tout en veillant à recouvrer les droits spoliés", a indiqué le président de la République dans un message adressé aux participants au séminaire national sur “l'évolution de l'Armée de libération nationale (ALN) durant la Révolution du 1er Novembre 1954", organisé à Tébessa à l'occasion de la célébration du 51e anniversaire de la fête de la Victoire. Bouteflika qui s'exprime pour la seconde fois sur le sujet après son message aux travailleurs à l'occasion de l'anniversaire de l'UGTA, célébré cette année symboliquement à Tiguentourine, cible de l'attaque terroriste spectaculaire, estime que la justice, pourtant critiquée par certains magistrats eux mêmes et par le président de la CNCPPDH, est apte à accomplir sa mission. “La justice jouit aujourd'hui de la compétence qui la conforte dans son action (...) nos devoirs imposent à l'Etat d'être fort et d'exercer pleinement son pouvoir dans le respect des lois de la République de manière à rassurer sur ses capacités à protéger la vie, les biens et la dignité des citoyens", a-t-il dit dans ce message, lu en son nom par son conseiller Ali Boughazi et repris par l'APS. Le président soutient également que l'Algérie, engagée dans le processus de développement, a besoin des compétences de ses enfants, lesquelles compétences doivent être irréprochables. “Les compétences requises ne se limitent pas au savoir-faire technique et à la maîtrise du domaine d'activité, mais impliquent aussi l'accomplissement des devoirs découlant de la responsabilité avec loyauté, intégrité et probité et en plaçant toujours l'intérêt du pays au-dessus de toute autre considération", a-t-il dit. Les grands projets engagés dans les différentes régions du pays “requièrent toutes ces compétences loyales capables de les mener à bon port avec un minimum de pertes. Ces projets sont réalisés avec les richesses de la nation et pour la nation et une telle démarche implique une lourde responsabilité", a-t-il ajouté. Il suggère même que des enquêtes seraient menées sur certains projets, probablement dans une allusion au projet de l'autoroute Est-Ouest qui n'a pas encore livré tous ses secrets. “Des erreurs et des lacunes ont émaillé la réalisation de certains projets : nombre de ces défaillances peuvent être expliquées par diverses raisons alors que pour d'autres un examen minutieux s'impose à l'effet de demander des comptes à ceux qui ont failli à leur mission, quels que soient leurs postes". Reste les actes... K K