Cette usine va avoir un effet positif sur la région pour ses retombées en matière de création d'emplois et de développement local. La consommation de papier en Algérie que des études spécialisées situent autour de 640 000 t/an est satisfaite en grande partie par le recours à l'importation sur les marchés internationaux. L'idée avancée pour réduire la facture de cette matière serait de se tourner vers la solution simple, consistant à recycler le papier usité, sachant que de grandes quantités de cette matière sont jetées dans les décharges. Les quantités pouvant être récupérées et recyclées sont estimées à environ 432 000 t, si on se fie aux calculs effectués par Omar Houache, chercheur indépendant et auteur, dans une contribution publiée dans le quotidien El Watan du 9 mars 2013. Le complément pourrait être comblé par la transformation de l'alfa qui est encore disponible sur d'importantes superficies des régions steppiques. Le chercheur plaide pour la création d'une usine de traitement de la pâte à papier dans ces régions où existent les infrastructures ferroviaires et routières, la proximité des sources d'approvisionnement en matière première, la disponibilité de l'énergie et de l'eau. La viabilité du projet tient à l'emplacement suggéré pour recevoir ce type d'investissements, étant localisé dans la région des Hauts-Plateaux, notamment dans la zone de la ville nouvelle de Boughezoul, il offre les conditions optimales de production et de rentabilité. En effet, l'exploitation de la matière première, l'alfa, est peu coûteuse, étant donné l'existence de la main-d'œuvre locale possédant toujours le savoir-faire de sa cueillette. Les eaux nécessaires à l'industrie de la pâte à papier ne risquent pas de manquer si on sait que le barrage de Boughezoul dont la capacité actuelle est d'environ 20 millions de m3 va, dans une perspective proche, connaître des travaux de surélévation de ses digues pour augmenter son volume, à même de lui permettre de satisfaire la demande future de la ville nouvelle en matière d'irrigation et de consommation de l'activité industrielle. Si l'ensemble de ces facteurs plaide pour la réalisation du projet dans la zone de la ville nouvelle de Boughezoul, comme peuvent encore le soutenir les études de faisabilité, il ne reste plus aux organismes concernés et à l'administration qu'à le faire figurer parmi les créneaux à encourager dans le cadre des différents dispositifs publics d'investissement. Dans ce cadre, il y a lieu de souligner que la réalisation d'une usine de pâte à papier va avoir un effet positif sur la région pour ses retombées en matière de création de l'emploi et de développement local, et pour ses effets sur l'économie nationale par la substitution à l'importation du papier. Car l'usine de pâte à papier est une alternative qui permet d'éviter à l'Etat de consentir de grosses dépenses pour la mise à niveau des unités de production à l'arrêt, dont le redémarrage ne fera que faire durer encore plus la dépendance vis-à-vis de l'extérieur, au moment où le pays a besoin de réaliser des économies dans ses moyens de paiement extérieur. En ce qui concerne les opportunités offertes aux investisseurs privés, des possibilités leur sont données par la wilaya en matière d'acquisition de terrains d'assiette nécessaires à la réalisation de leurs projets et en matière d'avantages financiers et fiscaux accordés par l'Etat dans le cadre des textes relatifs à l'encouragement de l'investissement dans la zone steppique. En effet, la wilaya de Médéa est concernée par les avantages prévus dans le cadre du régime dérogatoire des zones, dont le développement nécessite la contribution particulière de l'Etat et des mesures incitatives. M E B