Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a plaidé, jeudi à Alger, pour une plus large utilisation du chèque et de la carte bancaire, notamment dans les transactions commerciales et immobilières. “L'amélioration de la circulation fiduciaire en 2012 au 1er trimestre de 2013 ne doit pas occulter l'opportunité et la nécessité de développer davantage les instruments de paiement scripturaux comme le chèque et la carte bancaire", a-t-il dit lors de sa réunion annuelle avec les directeurs de succursales et agences de la BA. À cet effet, “l'accent devrait être mis sur les transactions commerciales de gros et de demi-gros et sur les transactions immobilières", a-t-il précisé. Le système de paiement approprié ou de télécompensation, mis en place en 2006, reste utilisé à seulement 10% de ses capacités, a-t-il argué en insistant sur le fait qu'un tel système “devrait normalement susciter l'utilisation préférentielle de la monnaie scripturale". L'utilisation des systèmes de paiement modernes assure non seulement une plus grande sécurisation financière mais joue également un rôle important dans ce qui est appelé “l'inclusion financière", notamment au profit des ménages, selon lui. Cette inclusion a été impulsée par les dernières mesures de facilitation de l'ouverture des comptes bancaires au profit des ménages et des entreprises, a-t-il rappelé. Dans sa communication intitulée “Amélioration de la circulation de la monnaie fiduciaire en 2012 et 2013", les sorties annuelles brutes de monnaie fiduciaire s'affichent en forte hausse depuis 2006, avec un pic en 2012, a-t-il encore fait remarquer. Les sorties de la monnaie fiduciaire sont passées de 1 633,4 milliards DA en 2010 à 1 977,8 milliards DA en 2011 et à 2 475 milliards DA en 2012. La part de cette monnaie dans la masse monétaire M2 (monnaie fiduciaire et dépôts bancaires) est passée de 25% en 2010 à 25,9% en 2011 pour atteindre 26,7% à fin 2012, a rappelé M. Laksaci. Cette évolution reflète surtout “le rôle accru de la sphère budgétaire dans l'expansion des liquidités" en Algérie, a-t-il commenté. Et vu les disponibilités financières et les richesses économiques importantes dont dispose l'Algérie, l'augmentation de la monnaie fiduciaire ne peut en aucun cas être assimilée à une création monétaire excessive, ou ce qu'on appelle la planche à billets, selon le gouverneur. “Parler de la planche à billets était possible dans une vieille époque, mais il n'a plus de sens dans le contexte algérien actuel", a-t-il souligné. R. E.