Le coup d'envoi de la 13e édition du Festival national annuel du film amazigh a été donné, avant-hier samedi en soirée à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, en présence des autorités de la wilaya à leur tête le wali, Abdelkader Bouazghi, le représentant de Mme la ministre de la Culture et de nombreux festivaliers dont des hommes de culture, de théâtre et du cinéma ainsi que des invités venus des quatre coins du pays et d'outre-mer dont une délégation d'une région berbérophone d'Egypte (Siwa), présente en qualité d'invité d'honneur du Festival. Dans une brève allocution prononcée à l'ouverture de ce rendez-vous culturel, El- Hachemi Assad, le commissaire du Festival dont la présente édition a été dédiée à feu Abderahmane Bouguermouh, un des monuments du 7e art, a estimé que ce rendez-vous constitue, incontestablement, un carrefour incontournable de l'amazighité par l'image et le son. Une semaine durant, a-t-il dit, les images et les débats interrogeront l'histoire. Et de rappeler les avancées notables du Festival citant la dynamique renouvelée insufflée à cet événement annuel depuis notamment son institutionnalisation en 2005. Lui succédant, le premier magistrat de la wilaya, Abdelkader Bouazghi, a tenu à saluer les efforts des responsables de ce Festival à leur tête le commissaire, El- Hachemi Assad. Ce rendez-vous, a-t-il dit, constitue «un rayonnement culturel» et Tizi Ouzou, une destination de choix de tous les passionnés de la culture et du cinéma en particulier. Durant la cérémonie d'ouverture de cette 13e édition du Festival national culturel annuel du film amazigh, l'ombre du cinéaste Abderahmane Bouguermouh, décédé au mois de février dernier à Alger, a plané. Invitée à prendre la parole, sa femme, Djamila Bouguermouh, n'a pu cacher son émotion rappelant les péripéties vécues par son défunt mari. «A chaque fois qu'il sollicitait un poste de travail, les portes se refermaient devant lui pour, a-t-elle, s'être engagé dans le combat pour l'amazighité». Lui, a-t-elle poursuivi, qui a toujours partagé ce qu'il avait avec ses amis et proches, souvent, au détriment, de sa famille. Placé sous le slogan «Vivre le cinéma des hommes libres», cette édition sera marquée par l'entrée en compétition de 17 films pour la plus haute distinction de ce Festival, à savoir l'Olivier d'Or, 9 films pour la catégorie «Jeunes talents», 3 pour le «Doublage», une première pour le FCNAFA, 3 films et 4 films en «hors compétition» soit au total 33 films que les cinéphiles de la ville des Genêts auront à découvrir durant cette manifestation culturelle, un bouquet supplémentaire qui enrichit le patrimoine amazigh, a-t-il précisé et parallèlement aux films documentaires, longs et courts métrages, d'autres festivités dont des ateliers et symposiums cinématographiques ainsi qu'une carte blanche pour le festival de Troyes, à l'occasion du centenaire d'Aimé Césaire. Des chercheurs comme Daho Djerbal, Daniel Maximin, Arthur Yenga, y sont attendus pour animer des conférences autour de la révolution algérienne alors que Denise Brahimi, Hamid Nacer-Khodja, Azzoug Beggag et Djouher Amhis, interviendront, pour leur part, autour de la problématique de projets de l'adaptation cinématographique d'œuvres littéraires. Trois sites sont retenus pour ce rendez-vous culturel annuel dont la nouvelle cinémathèque où seront projetés les films de la section carte blanche, comme Périple au long de Paolo Kahn, Rituel de vilains pour ne citer que ces quelques projections. La salle de spectacles de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri accueillera, pour sa part, l'activité principale du festival à savoir la projection de l'ensemble des films en compétition. La petite salle de la même infrastructure culturelle accueillera les travaux du colloque alors qu'au théâtre régional Kateb- Yacine, il est prévu une présentation d'une pièce théâtrale durant la cérémonie de clôture des festivités de cette 13e édition du FCNAFA. Fait nouveau pour cette présente édition, l'installation, avec le soutien, particulièrement cette année, et l'accompagnement des institutions de l'Etat comme l'Onda, APW de Tizi Ouzou,..., d'un marché du film avec pas moins de 19 stands mis à la disposition des distributeurs de films, des boîtes de production audiovisuelle aménagées au niveau de l'esplanade de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri, sous forme de chapiteaux. Cette présente édition du FCNAFA, a vu la participation d'une délégation égyptienne composée de plusieurs acteurs à l'instar du journaliste, réalisateur et producteur Daoud Hassen, le cinéaste Hachem Ennahas qui présentera son film El Bir, (Le puits), l'Italienne Kristina Bouklini et l'Egyptien Aymen El Djazaoui coréalisateurs d'un documentaire sur la région berbérophone de Siwa (Egypte). Le directeur du Centre cinématographique egyptien, Kamel Abdelaziz, dont c'est la première participation à ce rendez-vous culturel annuel, est également attendu, en qualité d'invité d'honneur. Enfin, une vingtaine d'artistes entreront en compétition dans la section «Cosplay», introduite pour la première fois, avec la collaboration des éditions Z-link. Ces jeunes artistes se relayeront sur l'esplanade de l'ancienne mairie, le Musée, en interprétant des rôles de personnages du cinéma, de la littérature ou de la bande dessinée.