Résumé : Dalila et son mari ont fini par aller vivre ailleurs, non loin de chez ses parents. Ils ont eu des jumelles. Semra les adore. Elle les gâte à chaque occasion. Lors du dernier anniversaire, Noureddine a pris des photos. Il les a mis dans son album en ligne, sur un réseau social. Dalila le découvre en ouvrant les mails de son mari. Rabah demandait des renseignements sur Semra. Elle répond à la place de son mari, heureuse qu'il n'ait pas eu le temps de le lire et ajoute l'expéditeur aux courriers indésirables. Lorsque Semra l'appelle, elle se demande si elle doit la mettre au courant... Dalila n'a pas décroché. Son amie aurait deviné au ton de sa voix qu'elle n'était pas bien. Elle se rend à ses cours, elle tente de se donner à fond. Elle voudrait oublier mais comment ne pas y penser ? Elle hésite encore à rapporter à Semra ce qui se passe. Elle craint la réaction de son mari et de son père s'ils découvrent la vérité. A chaque fois qu'elle ne s'y attend pas, l'ami de son père, ancien directeur du centre de vacances, revenait poser des questions sur Semra. Pourtant, elle n'avait commis aucun délit. Elle n'a pas ouvert d'autres comptes ou envoyé du courrier en son nom. Elle n'a pas commis d'actes répréhensibles. Elle s'est juste fait passer pour elle. Il y a si longtemps maintenant, pourquoi il ne passe pas à autre chose !, peste-t-elle. Après les cours, elle ne rentre pas chez elle. Elle se rend chez ses parents qu'elle trouve réunis autour de ses filles. - Bonsoir. Comment allez-vous ? J'espère qu'elles ont été gentilles et obéissantes !, dit-elle en s'asseyant près de sa mère. Ça va, elles ne te mènent pas la vie dure ? Zahia sourit. - Elles mettent de la couleur dans notre vie... Je serais bien triste lorsqu'elles rentreront en classe ! Elles grandissent si vite... - C'est vrai, reconnaît Dalila. J'ai l'impression de les avoir eu hier ! Je les revoit dans leurs langes ! J'adorais les voir dormir. Elles dormaient en souriant aux anges... - Ce sont des anges... Veux-tu du café ? - Oui, un café me ferait du bien ! Sa mère part en chercher dans la cuisine. Dalila est restée avec ses filles et son père qui regardait un jeu télévisé. Il baisse le son et se tourne vers elle. Lorsqu'elle voit son regard perçant, elle sent son cœur manquer un battement. Bien avant qu'il ne parle, elle sait de quoi il va lui parler. ç'aurait été trop beau que le vieil homme n'appelle pas son père pour le mettre au courant ou l'interroger une nouvelle fois sur son amie. - Rabah te passe le bonjour, il a appelé pour souhaiter un joyeux anniversaire aux filles, dit-il. Ton mari a mis les photos sur internet ! - Ah !... - Rabah a regardé les photos où il y a Semra, il voudrait son numéro de téléphone, poursuit-il. Il voudrait même te parler ! - De quoi ? - Tu devrais dire de qui ?, rétorque-t-il. Tu sais, son sixième sens lui dit que c'était elle qu'il avait eue chez lui ! - Bon, s'emporte Dalila. Même si c'est le cas, où est le problème ? Que je sache, elle n'a rien fait de mal ! - Peut-être, mais aujourd'hui j'ai compris une chose, dit-il. Elle ne pouvait pas savoir qu'il allait y avoir une Dalila qui s'absenterait et qui en profiterait pour se faire passer pour elle !, dit le père. Elle devait avoir une complice et c'est toi ! A l'approche de l'heure de vérité, elle s'est volatilisée ! - Je ne suis complice en rien ! Qu'une autre se soit fait passer pour moi, je n'y peux rien ! Et ce ne devait pas être une criminelle puisqu'on n'a pas reçu de réclamation ! - Grâce à Dieu !, s'écrie-t-il. Tu aurais pu te retrouver en prison pour des actes répréhensibles que tu n'as pas commis ! Elle aurait pu attenter à ton honneur en se comportant comme une moins que rien ! - Papa, ce n'est pas arrivé grâce à Dieu, mais crois-moi, ce n'est pas Semra ! Si toi, tu as des doutes, moi je n'en ai pas !, affirme-t-elle, alors que sa mère apportait des tasses de café sur un plateau. Semra est un ange, même maman est de mon avis ! Zahia confirme d'un hochement de tête. - Elle est très présente dans ta vie autant que peut l'être une sœur ! Le bon Dieu t'a donné la sœur que je n'ai pas pu avoir ! Dalila sourit à son père qui finit par remettre le son de la télé. Elle et sa mère parlent de choses et d'autres. Aussitôt le café avalé, elle aide sa mère à ranger les affaires de ses filles dans leurs sacs, puis à les porter, avant de prendre congé. Une fois dehors, tenant ses filles par la main, elle soupire. La curiosité de Rabah a éveillé des doutes chez son père. Les réponses qu'elle a données ne l'ont pas convaincu, elle en est sûre. Elle entend son portable sonner dans son sac et elle devine que c'est Semra qui rappelait. Elle avait attendu la fin des heures de cours, elle devait s'inquiéter de son silence. Ce n'est pas dans ses habitudes d'ignorer ses appels... (À suivre) A. K.