L'une des premières tables rondes programmées dans le cadre des travaux des 9es journées scientifiques et techniques de Sonatrach, ayant pour thème “les mutations structurelles de l'industrie pétrolière et gazière" s'est déroulée hier matin au Centre des conventions d'Oran, qui accueille cette manifestation scientifique. Les participants à cette rencontre en la personne de Mourad Preure président d'Emergy, François Durvye de Schlumberger et Hakkar Toufik directeur exécutif à Sonatrach, ont permis d'évoquer les problèmes et enjeux du secteur de l'énergie, en “proie à des mutations structurelles, la crise économique, les investissements haussiers et la courbe toujours ascendante de la demande". Une demande tirée à 90% par les pays émergeants, dira le représentant de Schlumberger, alors que la demande provenant de l'OCDE n'est que de 45%. L'évolution de l'industrie pétrolière et gazière est perceptible ces 5 dernières années, avec des coûts d'exploitation en augmentation de 20 à 25%, et une demande qui va plus vite que les progrès techniques mais surtout avec des réserves mondiales estimées à 2 700 GBL, dont la moitié serait déjà consommée. L'analyse de l'évolution énergétique mondiale, telle que débattue lors de cette table ronde, ne pouvait une fois de plus faire l'impasse sur l'exploitation du gaz de schiste aux EU, qui a ainsi pu augmenter ses capacités de production de gaz de l'ordre de 30% et avec la perspective de devenir exportateur à l'orée 2016-2020. Ces mutations énergétiques mondiales, entre crise économique et crise structurelle, font qu'aujourd'hui ne figure sur l'échiquier énergétique que 18 pays producteurs et 23 pays importateurs. Pour l'expert Mourad Preure, dans ce contexte l'Algérie doit à tout prix avoir de grandes ambitions, dira-t-il. “Sans ambitions pas de réussite". Et de poursuivre : “Sonatrach doit devenir un acteur majeur et non pas seulement une source. Sonatrach doit devenir un acteur énergétique majeur en entrant dans le Top 10 des plus grandes compagnies mondiales". Pour cela, l'intervenant estimera que l'Algérie doit s'engager dans une transition énergétique indispensable, vitale même pour le moyen et long terme. “Assurer certes sa sécurité énergétique avec des équilibres entre offre et demande, car l'énergie est un vecteur majeur de souveraineté" et dans ce contexte, le gaz de schiste est pour l'intervenant éphémère. Les énergies renouvelables, pour cet expert, notamment le solaire, peuvent constituer cette transition énergétique et d'insister en évoquant la conjoncture favorable en ce moment même et de suggérer à Sonatrach d'acheter des entreprises à l'international qui ont un savoir-faire en matière de solaire, d'aspirer la technicité. Il ira plus loin en suggérant un véritable programme de développement dans les wilayas du Sud avec la réalisation de méga-villes. Mais le bémol émis par ce dernier sera de dire sans apporter d'explication qu'il y a une léthargie dans le pays alors que les choix stratégiques doivent être pris de suite. D. L Nom Adresse email