Face à la présence des soldats français et africains, les djihadistes ont recours aux attentats suicide pour maintenir un climat d'insécurité dans la région. Trois soldats tchadiens ont été tués vendredi, dans un attentat-suicide à Kidal. Il s'agit là d'un aperçu de la stratégie adoptée par les groupes djihadistes pour maintenir l'insécurité persistante dans cette région en dépit de l'intervention armée franco-africaine contre les djihadistes. Le même jour, cinq militaires maliens, dont un colonel, ont été tués dans l'accident d'un hélicoptère de l'armée malienne près de Sévaré à la suite d'une “défaillance technique", selon des sources militaires. “Trois soldats tchadiens ont été tués dans un attentat vendredi à Kidal. Ce sont les djihadistes qui ont fait ça. Le bilan est encore provisoire", a annoncé une source militaire malienne. L'information a été confirmée par un communiqué de l'état-major tchadien publié à N'Djamena, qui indique que 3 soldats tchadiens ont été tués et 4 autres grièvement blessés dans cet attentat, commis lorsqu'un groupe de militaires s'est rendu “au marché de Kidal pour s'approvisionner". “Au moment où ce groupe a fait son entrée, un kamikaze a fait exploser sa ceinture, tuant sur le coup 3 soldats et en blessant grièvement 4 autres", a ajouté l'armée tchadienne. Située à 1 500 km au nord-est de Bamako, Kidal abrite des bases des armées française et tchadienne qui en assurent la sécurité, la ville étant “gérée" par le Mouvement national de libération de l'Azawad, qui s'est opposé à la présence de l'armée malienne dans cette zone. Cette ville a déjà été le théâtre de deux attentats suicide, les 21 et 26 février: le premier avait visé des militaires français, tuant le kamikaze au volant de la voiture piégée sur le coup, le second visait un point de contrôle tenu par le MNLA dont 7 membres avaient été tués, selon ce mouvement. Ce nouvel attentat suicide prouve une fois encore que les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda qui ont occupé le Nord en 2012, restent actifs 3 mois après le début de l'intervention armée française alliée à des troupes africaines pour les chasser de cette région. C'est le cas à Kidal, mais également à Gao, la plus grande ville du Nord malien où s'étaient produits les premiers attentats suicide de l'histoire du Mali, menés contre des soldats maliens. A Tombouctou également, un attentat du même type a eu lieu fin mars, suivi de combats meurtriers. Un millier de soldats français mènent depuis près d'une semaine une vaste opération dans une vallée située au nord-est de Gao, considérée comme la base principale du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), l'un des groupes islamistes armés présents dans la région. Le représentant de l'Union africaine (UA) à Bamako, l'ancien président burundais Pierre Buyoya, a condamné “fermement" l'attentat de Kidal lors d'une conférence de presse dans la capitale malienne. La Mission internationale de soutien au Mali (Misma, la force africaine) et ses partenaires “sont décidés à aider le pays frère du Mali à assurer la sécurité sur tout son territoire", a-t-il ajouté. La sécurité est l'une des conditions principales à la tenue d'élections générales en juillet au Mali, exigées par la communauté internationale et promises par les autorités de transition à Bamako. M T./Agences Nom Adresse email