Les relations entre l'Algérie et le Mali viennent de franchir un pas en avant avec l'implication de la société civile. Cette extension aux sociétés civiles des rapports entre les deux pays, jusque-là limités à un niveau officiel, est dictée par la situation que vit la sous-région du Sahel, la crise malienne et la nécessité de donner une profondeur stratégique aux relations entre les deux pays. Raison pour laquelle il a été décidé de créer en Algérie un Réseau citoyen algérien des amis du peuple malien. L'annonce officielle a été faite par Mohamed Mehrez Lamari, président du CNASPS et porte-parole du Réseau, en présence de cheikh Oumar Diarra, président du Parti pour le rassemblement du Mali ainsi que son conseiller politique. Dans son allocution, M. Lamari a mis en garde contre les velléités de recolonisation de certaines puissances et mis l'accent sur l'impératif de travailler ensemble, “main dans la main", de consolider les relations et d'œuvrer pour l'instauration de la démocratie “populaire". L'Algérie restera, a-t-il souligné, fidèle à ses principes de solidarité et de bon voisinage, attachée au droit international et à ses liens de fraternité et d'amitié avec les pays africains, particulièrement le Mali et le peuple malien. Et de rappeler à ce propos le témoignage du président Boubakar Keïta lors des travaux de la Conférence du front citoyen africain pour la démocratie et le retour du colonialisme en Afrique, tenue à Alger, “face au colonialisme qui menace les souverainetés nationales, l'Algérie restera le symbole du courage et de la dignité des peuples d'Afrique et du monde". De son côté, M. Diarra a plaidé pour un grand mouvement politique pour la renaissance du Mali qui connaît de dangereux bouleversements. C'est ce à quoi s'attache son parti qui est un grand rassemblement qui se place comme une alternative à l'Adema longtemps au pouvoir et qui perdu un de ses piliers, l'administration. L'aspect sécuritaire de la problématique malienne a dominé les questions posées par les journalistes. Il a dénoncé la fraude qui a caractérisé les précédentes élections qui ont porté l'Adema au pouvoir, dénoncé également le coup d'Etat du 22 mars et bien entendu les groupes terroristes qui ont pris le nord du pays. Aussi met-il les groupes terroristes et le MNLA dans le même sac puisque, selon lui, le MNLA et les groupes terroristes coopèrent et ont commis des crimes et des exactions. Y compris contre la population civile. Cela dit, il laisse la porte ouverte pour le dialogue qu'il considère comme la solution pour le pays pour peu que les rebelles déposent les armes et renoncent à la remise en cause de l'unité du pays. C'est ainsi qu'ils peuvent s'inscrire dans une dynamique nationale, a-t-il précisé. Il a appelé à “un véritable dialogue politique entre Maliens et sans fioritures". “Nous sommes condamnés à trouver une solution durable et globale", a-t-il dit. Pour lui, il y a un seul Mali et un seul peuple malien composé de communautés représentées dans les institutions élues. Pour la sécurité du nord du pays, il a affirmé que le parti a des propositions mais a refusé de les dévoiler considérant qu'ils y a des parties qui voudraient les saborder et qui ne veulent pas de stabilité. Les deux parties, algérienne et malienne, se sont entendues pour travailler à la construction d'une alliance stratégique entre les deux pays et les deux peuples. D B Nom Adresse email