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FIN DES TRAVAUX DU 2e SEMINAIRE INTERNATIONAL SUR LA LITTERATURE MAGHREBINE D'EXPRESSION FRANÇAISE À BATNA Maintenir la rencontre et lui garantir une plus large participation
Ce rendez-vous littéraire, qui a réuni des universitaires, des chercheurs, des étudiants, des écrivains et des lecteurs, a été une réussite, tant par le choix de la thématique que par la qualité des intervenants, et le débat d'idées qui a eu lieu. Le deuxième séminaire international sur la littérature maghrébine d'expression française, qui porté, cette année, sur une réflexion autour de l'œuvre de Driss Chraïbi (Maroc), Amin Zaoui et Rachid Boudjedra, a pris fin mardi soir, après deux jours de débats, de réflexions, d'échanges fructueux et parfois houleux. Si les échanges entre universitaires et chercheurs convergeaient et divergeaient, les débats ont eu lieu dans la sérénité, comme le relevait si bien une intervenante. Les conférences et interventions, notamment celle du docteur Rachid Raïssi (université de Ouargla) intitulée “Esthétique des interactions et poétique du fragment", ainsi que celle du docteur Christine Belakhdar (Allemagne) intitulée “Stratégie scripturale chez Amin Zaoui", ou encore celle de Redouane Aïssani et Sadek Aouadi qui ont traité, respectivement, de l'œuvre de Rachid Boudjedra et de la question de la forme dans le roman maghrébin d'expression française, ont capté l'attention et l'intérêt des présents. D'ailleurs, signalons ici que les membres de l'assistance n'étaient pas forcément de formation littéraire. Un bon nombre d'entres eux sont également venus des universités des wilayas limitrophes (Sétif, Biskra, Oum El-Bouaghi, Khenchela). A ce propos, Fodhil Dehou, vice-recteur de l'université de Ouargla, et qui a présidé une séance lors de ce séminaire, a déclaré : “Nous pouvons, avec ce potentiel, faire de Batna une capitale régionale de la littérature. Le premier séminaire était un ballon de sonde, qui nous a permis cette fois de prendre en charge quelques erreurs et bavures de jeunesse." Le séminaire a été clôturé par Abdeslam Dif, Doyen de la faculté des lettres et des langues de Batna. Par la suite, M. Dehou, membre du comité rédacteur des recommandations, s'est chargé de leur lecture. Le comité a appelé à ce que les organisateurs de ce séminaire veuillent à sa périodicité. Ils ont également demandé la publication des actes de ce séminaire. Ce comité rédacteur a également relevé le fait que l'implication des maisons d'édition joue un rôle capital dans la réussite d'un tel évènement. D'ailleurs, l'implication d'un éditeur local, Guerfi en l'occurrence, montre que tout peut se faire à un niveau local, sans avoir à chercher des imprimeurs étrangers, par exemple. Les membres du comité ont appelé les organisateurs à envisager, pour l'avenir, d'inviter des écrivains et universitaires d'Afrique subsaharienne, et pourquoi ne pas songer également à une présence méditerranéenne. Le chef de département de français de l'université El-Hadj-Lakhdar de Batna, M. Kahlat, a dressé pour nous un pré-bilan, en estimant : “Je suis amplement satisfait de ce séminaire. Nous avons beaucoup appris de la première édition, et nous nous sommes améliorés. Ce qui importe à présent, c'est de passer à l'écrit. C'est ce qui me semble très important. Il y a l'établissement Guerfi qui a exprimé sa disposition à nous accompagner. Car ce n'est plus possible de rester dans l'oral et l'oralité." “Nous voulons lire" ! Notre interlocuteur nous annoncera également que “nous avons déjà décidé, et à l'unanimité, de la thématique du prochain rendez-vous, prévu pour le mois de novembre 2014". Du côté de Batna, on s'accorde à dire, et ce n'est point exagéré, que ce séminaire a été une réussite. Cette réussite tient en plusieurs points. En premier lieu, le choix de la thématique de ce séminaire, et les axes de réflexion qui ont porté sur trois écrivains, qui ont pour point commun, entre autres, la subversion, la fascination pour l'oralité et l'imaginaire maghrébin. La poétique et l'esthétique tiennent une place primordiale chez trois auteurs. Ce séminaire est réussi parce qu'il y a peu de temps, on n'imaginait pas un face-à-face auteurs/lecteurs/critiques/éditeurs, etc. La ruée vers l'amphithéâtre pour assister aux communications, mais aussi la prise d'assaut de la librairie Guerfi où a eu lieu la séance de dédicace des romans d'Amin Zaoui, n'est autre qu'un indice indicateur. “Nous voulons lire", semblaient nous dire les habitants de Batna et des wilayas limitrophes qui ont pris part à ce séminaire. Cet engouement du public témoigne de l'intérêt que porte les étudiants pour la littérature algérienne et maghrébine, et sort les lecteurs du cliché et de la stigmatisation, selon lesquels l'étudiant ne lit pas et refuse de lire. “Le lecteur manifeste un intérêt pour ce qui l'intéresse. On ne peut pas obliger les gens à lire ce que nous croyons être bons pour eux. Le choix de la thématique est pour beaucoup dans la réussite de ce séminaire, ainsi que l'implication des étudiants, puisqu'ils ont pris cette rencontre comme un carrefour, mais également comme un podium sur lequel ils se sont exprimés et ont montré leurs capacités et aptitudes", nous fait remarquer un universitaire. Le directeur général des éditions Exovisions (maison d'édition basée à Limoges en France, qui participe à ce séminaire pour la deuxième fois), M. Benidir, qui était chargé de l'organisation et de la mise en place du plan de travail et de communication, a estimé que les choses se bien déroulées. Pour sa part, l'étudiant Annis nous a expliqué que “le débat contradictoire est la meilleure façon d'avoir un produit de qualité. La voix unique n'a jamais rien donné et ne donnera rien. Nous avons assisté à un débat d'idées, et je vous avoue que je suis très satisfait. Pourvu que ça continue et le plus souvent possible". Meriem, également étudiante, a souhaité qu'à l'avenir, les organisateurs de ce séminaire “réfléchissent, sérieusement, à impliquer davantage les étudiants, même pour des interventions, notamment pour ceux qui sont en fin de cycle ou qui se distinguent lors de leurs soutenances ou mémoires". Batna a vécu des journées de débats d'idées et d'échanges de qualité, pourvu que de belles initiatives, comme ce séminaire, se durent et se multiplient. En attendant, Batna continuera de lire, d'aimer les livres et leurs auteurs. R H Nom Adresse email