Le président de l'APW de Béjaïa, Mohamed Bettache, est revenu, jeudi dernier au cours d'une conférence de presse, sur la visite effectuée quelques jours auparavant par le Premier ministre dans la région. Et il n'y aurait, selon lui, que du positif. D'où ce verdict : “La visite du Premier ministre ouvrira (assurément) de réelles perspectives de développement à notre région." Cette affirmation est née précisément des résultats de la visite où de nouvelles intentions auraient été avancées. C'est le cas de ce projet éminemment “structurant d'un centre de pétrochimie dont a grand besoin notre wilaya". Il est l'un des projets concrets, inscrits conséquemment à la visite d'Abdelmalek Sellal. Un centre pétrochimique, venu en compensation de la raffinerie délocalisée à Tiaret, en dépit des réserves des experts et du scepticisme des cadres du bureau d'études nippon. Le pouvoir politique a donné son autorisation afin de réaliser un forage pétrolier (en offshore), jamais réalisé sur les côtes algériennes. Le dossier, tenu jusque-là dans le secret le plus absolu, a été ouvert et par le Premier ministre lors de sa rencontre avec la société civile béjaouie et par le président de l'APW de Bejaïa, qui a tenu, en milieu de matinée, un point de presse avec les journalistes. Situé au large du golfe béjaoui, on a appris de sources proches du dossier que le forage sera réalisé par un groupement de sociétés étrangères, en collaboration avec la compagnie nationale Sonatrach. M. Bettache, qui a cité le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a évoqué, pour sa part, durant la même conférence, “une expertise brésilienne". La prospection et la production de pétrole en mer (offshore) sont coûteuses et nécessitent une technologie de pointe ; elles ne peuvent de ce fait être réalisées que par des compagnies puissantes ou des sociétés d'Etat, a affirmé notre interlocuteur, qui a requis l'anonymat. Une chose est sûre : avec l'ouverture d'un centre pétrochimique, cela suppose que le projet suscitera forcément la création d'une industrie des dérivés du pétrole (pétrochimie), la recherche IFP énergies nouvelles, ce qui devra permettre, en outre, de développer un large spectre de compétences, des plus conceptuelles aux plus appliquées. Autres résultats de la visite : la réalisation d'un stade de 30 000 places ; un programme conséquent en logements sociolocatifs, l'extension du port, l'achèvement de l'étude de la piste d'atterrissage de l'aéroport ; la réalisation du CHU, qui a fait couler beaucoup d'encre, d'un tramway, d'un parc d'attractions et de loisirs (en étude) ; la prise en charge des habitations touchées par le séisme pour un montant de 120 millions de dinars. S'agissant des retards qu'accusent les programmes lancés, M. Bettache est catégorique : “S'il n'y pas de sanctions à l'égard des responsables en charge du suivi et de la réalisation, il ne peut pas y avoir de solutions." Il a dénoncé, dans la foulée, les responsables qui encouragent les citoyens au recours à la rue. Ils sèment les promesses à tout-vent, forcément ils récoltent la tempête, a-t-il déclaré en substance. En matière de réalisation de projets dans des délais impartis, le président de l'APW a réclamé le recours à des entreprises plus outillées, étrangères, pourquoi pas ? Il a appelé à une répartition équitable des projets à travers la wilaya et à accorder une attention particulière pour la vallée de la Soummam qui nécessite, selon lui, un plan spécial où la daïra d'Akbou constituerait son moteur. Cela passe par une décentralisation et une augmentation des PCD au profit des APC, notamment celles qui vivent avec des subventions d'équilibre. Il a exigé, à ce propos, à faire bénéficier la wilaya du fonds de montagne dont elle est, jusqu'à présent, exclue ; une aberration alors que 75% de son territoire de la wilaya est montagneux. Par ailleurs, M. Bettache a décidé de relancer le Conseil consultatif qu'il avait été créé en 2006 lorsqu'il était président de l'APW de Béjaïa. Ce conseil sera ouvert, a-t-il affirmé, à toutes les compétences locales et dans tous les domaines qui intéressent la collectivité. M O Nom Adresse email