Fatimatou, la soixantaine, qui avait échappé a une attaque marocaine au Napalm à Laâyoune, au début des années soixante-dix, avant de rejoindre le camp des réfugiés du 27 février, à Tindouf, et Eman, âgé de dix ans, qui y est né et scolarisé, partagent le même destin : résister, lutter et poursuivre le combat de leurs aînés jusqu'à la libération de leur territoire du joug de la colonisation marocaine. Soit, cette détermination réaffirmée encore une fois, hier, par des milliers de Sahraouis, venus des différents camps de réfugiés et d'ailleurs, pour assister aux festivités de la célébration du quarantième anniversaire de la création du Front pour la libération de Saguiet El-Hamra et Rio De Oro, (Oued d'Heb), Polisario. Ce Front de libération, créé un certain 10 mai 1973, par le glorieux martyr, Eloueli Moustapha Sayed, ou le “Che" sahraoui, “est la fierté de notre peuple ; il est issu d'une longue résistance populaire (...)", souligne Mohamed Abdelaziz, président de la RASD, et actuel secrétaire général du Front Polisario. Dans son discours prononcé à cette occasion, M. Abdelaziz confirmera les aspirations du peuple sahraoui. “Nous disons aux générations actuelles et aux générations futures que l'avenir sera radieux et nous les assurons que les sacrifices de leur peuple ne seront pas vains. Mais nous devons persévérer et poursuivre nos objectifs avec davantage de résistance, de lutte et de détermination", a-t-il clamé sous les youyous et les applaudissements nourris de l'assistance, rehaussée en outre par la présence des représentants d'ONG et d'officiels de nombreux pays frères du peuple sahraoui. L'invité d'honneur à cette cérémonie n'est autre que Thomas Motsoahae Thabane, Premier ministre du Lesotho, un pays qui a connu les affres de la colonisation avant de se libérer du joug de l'apartheid. Et Mohamed Abdelaziz de poursuivre avec encore davantage de détermination. “Les signes de la victoire proche sont visibles à l'horizon. La politique de la peur et de la terreur pratiquée par l'Etat marocain a échoué. Le temps où cette politique se pratiquait à huis clos est définitivement révolu". Et le leader de la cause sahraouie de hausser le ton : “La guerre de libération est garantie par la population ; Etat sahraoui indépendant est la solution". Cette déclaration finale sera aussitôt suivie d'une parade de centaines de militaires convoqués pour ce défilé révolutionnaire. Ce moment fort, précédé par la levée de l'emblème sahraoui, sonne comme la naissance et la reconnaissance officielle de la République sahraouie, qui n'a que trop tardé à se concrétiser. La dernière position adoptée par les USA qui exhorte le régime marocain à “œuvrer pour la protection des droits de l'Homme au Sahara Occidental", changera-t-elle la donne enfin ? En attendant, M. Abdelaziz appelle “à permettre à la Minurso de faire le monitoring des droits de l'Homme au Sahara Occidental". Faisant la rétrospective du demi-siècle de résistance du peuple sahraoui, M. Abdelaziz ne manquera pas de rappeler que l'épuisement de presque toutes les voies légales visant à permettre l'indépendance de son territoire occupé. “Quarante ans de lutte acharnée, quarante ans de tragédie et de souffrances, quarante ans d'acquis et de victoires ont démontré la capacité du peuple sahraoui, sous l'égide du Front Polisario, à s'adapter aux situations et aux évolutions ; ceci est une preuve de la justesse de nos choix et de l'inéluctabilité de la victoire", soulignera-t-il, convaincu de détermination, mais aussi de la constance du combat mené par le peuple sahraoui. F. A. Nom Adresse email