De la violence quasi quotidienne entre opposants et partisans du président Morsi jusqu'à la découverte de projets d'attentats, l'Egypte serait désormais menacée par des actes de terrorisme de grande envergure. Des réseaux terroristes ont-ils été constitués en Egypte pour plonger le pays dans la violence ? La question mérite d'être posée au-delà des révélations d'hier de la police égyptienne, qui a annoncé avoir arrêté trois membres d'une cellule liée à Al-Qaïda. Jusque-là, l'Egypte a été la cible d'attentats terroristes dans le Sinaï, ou visant des villes touristiques, comme Charm al-Cheikh ou Taba. C'est la première fois qu'on évoque des menaces de ce genre sur la capitale Le Caire. Selon le ministre égyptien de l'Intérieur, Mohamed Ibrahim, les membres de ce réseau préparaient une attaque-suicide contre une ambassade occidentale et d'autres cibles dans le pays. La police “a mené un coup de filet contre une cellule terroriste qui préparait des attaques-suicide, dont l'une était quasiment finalisée et visait une ambassade occidentale", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. La même source a indiqué que les suspects ont été arrêtés en possession d'explosifs destinés à une attaque imminente, a déclaré le ministre dans une conférence de presse, sans préciser l'ambassade visée. Le ministre a également évoqué des ramifications au Pakistan, en Iran et en Algérie. Selon lui, l'un des hommes arrêtés avait aussi des liens avec des membres d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) en Algérie. Après avoir révélé l'identité des trois hommes arrêtés, le responsable égyptien a affirmé qu'ils avaient été interpellés en possession de 10 kg de produits chimiques explosifs et d'un ordinateur contenant des consignes sur la fabrication de bombes. Poursuivant dans le même ordre d'idées, Mohamed Ibrahim a souligné que les membres de cette cellule ont été en contact avec un dirigeant d'Al-Qaïda dans l'ouest de l'Asie. Il a notamment ajouté que les trois suspects avaient également suivi un entraînement au Pakistan et en Iran. Sans donner davantage de précisions, le ministre égyptien de l'Intérieur a déclaré qu'“ils communiquaient par voie électronique avec Al-Qaïda au Pakistan" et étaient en contact avec un agent du réseau extrémiste dans un pays frontalier de la Turquie. D'après Mohamed Ibrahim, les trois suspects avaient reçu instruction de coordonner leurs actions avec deux autres militants présumés arrêtés en octobre et dont le procès se déroule actuellement. Pour rappel, l'Egypte a connu une résurgence des attaques islamistes depuis la chute du président Hosni Moubarak début 2011. Ces attaques ont essentiellement eu lieu dans la péninsule du Sinaï et étaient dirigées contre les forces de l'ordre égyptiennes ou contre Israël. En août 2012, des militants islamistes avaient attaqué un poste militaire dans le Sinaï, tuant 16 soldats, avant de pénétrer en Israël où ils avaient été tués par une frappe d'hélicoptère. M T Nom Adresse email