Demain est un jour fatidique en Tunisie, en raison du défi lancé par les Salafistes au gouvernement de Ali Lâaryedh d'organiser leur congrès à Kairouan, malgré l'interdiction. Une drôle d'ambiance règne déjà dans le pays depuis quelques jours. Ça ne sent en tout cas pas “le jasmin". Gouvernement et mouvement Ansar Charia affûtent leurs armes à la veille du congrès de ce dernier prévu demain. Les congressistes comptent braver l'interdit. Ça fait rappeler tout de même la grève générale de l'ex-FIS en 1991 et ses campements à la place du 1er Mai à Alger. C'est de là qu'a commencé l'insurrection. Est-ce le même scénario qui va se répéter à Kairouan ? Le rassemblement de djihadistes aura bien lieu comme prévu demain malgré son interdiction par le ministère de l'Intérieur. C'est ce qu'a a affirmé le porte-parole d'Ansar Charia, groupe islamiste radical qui l'organise. A ce propos, il a déclaré : “Nous ne demandons pas une autorisation du gouvernement pour prêcher la parole de Dieu et nous le mettons en garde contre toute intervention de la police pour empêcher la tenue du congrès", a déclaré Seifeddine Raïs, lors d'une conférence de presse jeudi à Tunis. D'aucuns craignent des affrontements entre policiers et les activistes de ce groupe sous les remparts de la mosquée Okba de Kairaouan. Pour l'heure, les deux parties campent sur leurs positions. D'un côté, les salafistes qui jurent de braver l'interdit et tenir coûte que coûte leur congrès, d'autant qu'il commençaient à affluer depuis avant-hier sur le “champ de bataille" et de l'autre côté, le pouvoir dominé par Ennahdha qui jure que ce congrès n'aura pas lieu. Si, bien sûr affrontement il y aura, ni Ghannouchi ni cheikh Abou Lyadh ne seront présents sur le champ de bataille. Un vrai test pour Lotfi ben Jeddou, ministre de l'Intérieur. Mais avant d'anticiper, le gouvernement tunisien avait annoncé hier dans l'après-midi par la voix du ministre de l'Intérieur qu'il décidera aujourd'hui s'il autorisera ou non la tenue du congrès du groupe djihadiste Ansar Charia, demain à Kairouan. Lotfi Ben Jeddou a déclaré hier le que l'Etat ne se laissera pas “menacer" par l'organisation salafiste Ansar Charia. “Cette décision définitive sera prise aujourd'hui (vendredi) ou demain (samedi)", a déclaré à la radio Kalima le ministre, soulignant que l'Etat “n'acceptera pas les menaces de mort", au lendemain de déclarations belliqueuses du mouvement djihadiste. “Nous avons des forces spéciales pour protéger la Tunisie. (...) On n'accepte pas les menaces de mort et l'incitation à la haine, on n'acceptera pas de se faire traiter de tyrans", a renchéri le ministre de l'Intérieur. Dans le même sillage, il a appelé Ansar Charia “à la sagesse, à s'intégrer à la vie politique, à accepter l'autre et à renoncer à la violence verbale et physique". Des sources dignes de foi ont affirmé hier qu'afin de ne pas participer dimanche à la sécurisation du congrès d'Ansar Charia qui sera tenu à Kairouan et pour éviter les affrontements avec les participants à ce congrès (près de 40 000), des dizaines d'agent des forces de l'ordre ont prétexté des problèmes familiaux et des problèmes de santé pour avoir des jours de repos pendant ce week-end. I. O. Nom Adresse email