RéSUMé : Nacéra rabroue sa sœur. Il y a quelques mois, elle faisait de grands projets pour son avenir. Pourquoi donc ce revirement de situation ? Pourquoi se marier, alors que toute la vie était devant elle ? Elle sentit que quelque chose ne tournait pas rond. Soudain, la vérité éclate : Maïssa est enceinte ! Soudain, elle se lève et court se soulager dans la salle de bains. Anéantie, Nacéra la suit des yeux. Sa sœur s'est fait avoir. Elle va attirer la malédiction sur elle et sur toute la famille, si elle ne l'aide pas. Elle reprend ses esprits et fait un effort pour paraître plus calme. Maïssa revient et la regarde dans les yeux avant de lancer : -Je suis désolée Nacéra. Je ne voulais pas en arriver là. Nacéra lève la main : -Cela ne sert plus à rien de revenir là-dessus. Le scandale pourra éclater à tout bout de champ. Tu risques d'attirer la honte sur notre famille, si on n'agit pas rapidement. Elle pousse un soupir avant de poursuivre : -Je te croyais plus sensée. Une universitaire, une intellectuelle... Tu as tout juste vingt ans et tu tombes dans les bras du premier venu. Bien sûr, je comprends mieux maintenant ses réticences à venir demander ta main. Il a déjà eu ce qu'il voulait de toi. Rien d'autre ne pourra plus l'intéresser. Tu as dû le supplier et lui promettre le paradis pour qu'il se décide enfin à réparer sa faute. Et encore, rien n'est sûr. Maïssa déglutit et baisse les yeux avant de demander : -Tu ne vas pas le crier sur tous les toits ? Nacéra sentit la moutarde lui monter au nez : -Tu es inconsciente. Une moins que rien. Une fille sans scrupule. Et tu oses me demander... Elle secoue la tête : -On aura tout vu dans ce monde. Vraiment Maïssa, tu me déçois. Tu me déçois énormément. -J'aimerais que tu m'aides, lance Maïssa dans un sanglot. -Oh arrête ! Je ne veux plus t'entendre te lamenter, ni pleurer. Tu ne pourras plus reculer. Pourquoi ne me m'avais-tu pas mise au courant plus tôt. J'aurais peut-être pu intervenir à temps. -Je ne savais pas que j'étais enceinte. Je n'avais rien compris. Je ne connaissais pas les symptômes d'une grossesse. Ce n'est que lorsque je me sentais de plus en plus fatiguée, que j'ai été voir un médecin, et c'est là où j'ai découvert... Elle réprime un sanglot : -C'était terrible. Je n'en croyais pas mes oreilles. Lorsqu'on avait confirmé ma grossesse, j'étais déjà au troisième mois, et le médecin a refusé de me faire avorter. Nacéra lève les bras au ciel : -Tu es passée par toutes les étapes. Bravo. D'abord une grossesse, puis un avortement. Et ensuite? Ensuite qu'as-tu fais ? Tu t'es mise à genoux devant cet homme pour le supplier de t'épouser. Quelle humiliation ! Il te brandira toujours ça au visage. Ta vie durant, tu vivras accrochée à sa bonne volonté. Cet homme, s'il t'épouse, fera de toi son souffre-douleur. Et il te trompera à la première occasion, tiens-le-toi pour dit. Mais ce qui sera encore bien pire pour toi, c'est qu'il ne te fera plus jamais confiance. Jamais. Son expérience avec toi plaidera toujours pour lui. Maïssa ne répondit pas. Elle avait arrêté ses pleurs, et subissait en silence les remontrances de sa sœur aînée. Nacéra eut soudain pitié d'elle. Elle se reprend et lance d'une voix moins forte : -Tu as dis qu'il se présentera le week-end prochain ? Maïssa hoche la tête : -Oui. C'est ce qu'il m'a dit. - Eh bien, attendons jusque-là pour voir s'il dit la vérité. Maïssa sursaute : -Tu doutes ? (À suivre) Y. H. Nom Adresse email