Le retour de la formule location-vente a-t-il redonné espoir aux citoyens qui rêvent d'accéder à un logement. "L'Aadl de 2012 n'est pas l'Aadl de 2001. L'époque de l'anarchie est révolue." C'est de la sorte que s'était exprimé le DG de l'Aadl (Agence pour l'amélioration et le développement du logement), Elias Benidir, lors de son passage au forum de Liberté. Les souscripteurs qui attendent depuis plus d'une décennie leur logement ne demandent qu'à y croire. Tout le monde s'accorde à dire que la réactivation de la formule location-vente est une très bonne chose, car c'est la meilleure formule pour la grande majorité des citoyens en quête de logements. "Nous comprenons que l'offre est en deçà de la demande, mais le vrai problème se situe ailleurs, en particulier dans les attributions des logements, distribués sans aucun critère de transparence, de droit et de priorité. Là est l'injustice sociale évidente", explique un des premiers souscripteurs (18 août 2001) et qui attend toujours son logement. "Certes, j'ai réactualisé mon dossier. J'ai même été parmi les premiers à payer la première tranche. Mais l'expérience m'a appris à ne jamais crier victoire avant l'heure", conclut-il. Même scepticisme chez un cadre d'une entreprise nationale qui estime que "l'anarchie que j'ai constatée lors de la réactualisation de mon dossier à l'APC de Bir Mourad Raïs ne me rassure pas quant au bon déroulement de l'opération. Ceux qui avaient des dossiers complets sont refoulés sans ménagement. Ils sont obligés de revenir le lendemain, empiétant sur les rendez-vous prévus ce jour-là". Dans leur ensemble, les souscripteurs de 2001-2002, même sceptiques, veulent croire à une fin heureuse pour tous. C'est le cas de cet enseignant qui après avoir versé la première tranche estime que "personne ne peut prédire ce qui va se passer. On a attendu plus de douze ans sans rien voir. Aujourd'hui, les choses semblent aller dans le bon sens. Alors laissons faire". Cet optimisme ne semble pas être l'apanage d'autres souscripteurs, notamment ceux de 2003 à 2005. "Je cherche la liste des souscripteurs Aadl 2003. J'ai un accusé de réception et je veux vérifier si je suis toujours parmi eux. Rien n'a été dit pour le moment, L'Aadl parle d'actualisation des dossiers de 2001 et 2002 et l'ouverture des nouvelles souscriptions seulement. D'après ses déclarations, le DG de l'Aadl est prêt à ouvrir les portes aux nouveaux souscripteurs, mais à aucun moment il n'a évoqué les souscripteurs de 2003 à 2005", explique l'un d'eux. D'autres sont dépités par le problème qui se pose pour les dossiers qui ont été refusés par l'Aadl à cause de la limite d'âge qui est fixée selon eux à 65 ans. Les concernés ont tous déploré cette décision. "S'il n'y avait pas l'accumulation des retards dans la réalisation des logements, on n'aurait pas eu à vivre ce problème aujourd'hui", a signalé un citoyen dépité. A travers le panel des souscripteurs interrogés, il ressort que personne ne doute de l'opération de réactualisation. Ni même, pour certains, de celle relative au payement de la première tranche du prix du logement. Mais tous évoquent des craintes quant à la distribution des logements. "Payer la première tranche n'est pas une garantie de recevoir son logement", nous dit l'un d'eux, qui pour argumenter évoque les nombreux souscripteurs ayant payé il y a dix ans et qui attendent toujours. La balle est dans le camp de l'actuel ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme ainsi que du directeur général de l'Aadl, qui devront mettre toutes leurs compétences et tous les moyens pour éviter que les souscripteurs ne revivent un autre calvaire. S. S. Nom Adresse email