RéSUMé : Après un long et agréable après-midi, les deux jeunes femmes prirent un taxi pour rentrer chez elles. Hind ne cessa de parler du bel homme du restaurant qu'elle trouve séduisant. Elle harcèle Nacéra et lui propose de l'appeler. Mais cette dernière lui rétorque qu'elle n'était plus à l'âge des romans à l'eau de rose et des aventures. Elle descendit du taxi et oublia encore une fois son paquet. Nacéra reconnut le sac en papier qui contenait sa blouse et se retint de rire. Encore une fois, elle s'était laissée distraire. Elle prend son paquet et sourit : -Merci Hind... Je crois qu'aujourd'hui la mémoire me fait défaut. Hind lui pince la joue : -Alors raison de plus, pour que je te rappelle à d'autres réalités. Elles se quittèrent, et Nacéra monte les marches d'escalier une à une avant de se retrouver au troisième étage. Une odeur de poulet et de chorba vint titiller son nez. Sa mère était sûrement en train de préparer le dîner. Elle sonna, et une seconde plus tard, comme si elle l'attendait, Maïssa vint lui ouvrir. Elle avait le regard abattu et la mine de quelqu'un qui revenait d'un enterrement. Nacéra sentit une sueur désagréable inonder son corps. Elle court déposer ses paquets dans sa chambre et revient vers sa sœur, qui l'avait tout bonnement suivie. -Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu ne te sens pas bien Maïssa... ? Pour toute réponse, Maïssa alla s'asseoir sur le lit et se mit à entortiller nerveusement une mèche de ses cheveux. -Parle... Qu'est-ce qui se passe ? Tu as revu ce salopard ? Maïssa lève les yeux vers sa sœur et répondit d'une voix étranglée : -Oui... On s'est vu cet après-midi. Il est venu m'attendre à la sortie du cours. -Et alors... ? -Alors... Il m'a dit qu'il ne pouvait pas envoyer ses parents ce week-end... Pas avant... qu'il ait eu la preuve formelle de ma grossesse, et surtout celle de sa paternité. Nacéra sentit son sang se glacer dans ses veines. Non seulement cet énergumène a mis sa sœur dans le pétrin, mais il doute aussi de la paternité de l'enfant qu'elle porte... Elle s'approche de sa sœur et la regarde dans les yeux : -Que lui as-tu répondu... ? -Je lui ai juré qu'il était le seul homme que j'ai connu, et avec qui je suis sortie... Que je n'ai jamais plus rencontré d'hommes après lui... -Petite idiote... C'est comme si ces seuls mots suffisaient à le faire décider pour venir demander ta main... J'étais certaine qu'il allait te faire chanter, et ce n'est que le début... Crois-moi... Il ne va pas se manifester de sitôt... Maïssa se met à pleurer : -Que vais-je faire maintenant... Mon ventre commence à s'arrondir... J'ai peur qu'on devine mon état, et alors que vais-je devenir... ? -Cette question, tu aurais dû te la poser avant de te laisser séduire par cet être sans scrupules... et sans conscience... -Je reconnais que je suis la première fautive dans ce qui m'arrive. Mais il est trop tard pour me lamenter. Je crois que je vais mettre fin à mes jours. Nacéra étouffe un cri : -Petite malheureuse ! Est-ce la seule issue que tu as trouvée : mettre fin à tes jours et attirer le déshonneur sur la famille... ? Tu sais bien qu'on n'ira pas par quatre chemins pour deviner les raisons de ton suicide. -Alors... que vais-je faire ? Dis-moi... (À suivre) Y. H. Nom Adresse email