Pour ceux qui ont eu maille à cautionner aussi tacitement que les autres la fameuse loi fédérale imposant aux clubs et aux joueurs la signature d'un contrat d'au moins deux saisons, il ne fallait pas s'étonner que le marché estival des transferts soit aussi moribond. La presse sportive, aussi bien dans sa version incluse au sein des éditions généralistes que dans ses différentes variantes spécialisées ont, d'ailleurs, beau vouloir faire "bouger les choses" à coup de manchettes truffées de sensationnel et d'annonces galvaudeuses, rien n'y fit.Le marché ne s'emballe pas. Le plus exhaustif exemple n'est autre que la JS Kabylie. Face aux contraintes d'une bourse pas aussi abondante que par le passé, la direction kabyle s'est ainsi vu obligée de piocher outre Méditerranée pour tenter de trouver, dans la filière des bi-nationaux, quelques émigrés capables de susciter l'attention de l'exigeante galerie imazighen, question de desserrer l'étau sur le président Moh Cherif Hannachi en attendant des jours plus cléments. D'autant plus que même le transfuge du Mouloudia d'Oran, l'attaquant Sid-Ahmed Aouedj n'est finalement pas sûr d'être qualifié au sein de sa nouvelle équipe après l'obstruction faite par son club formateur au niveau des instances concernées.Outre la JS Kabylie, l'autre important "baromètre" de la tiédeur du marché estival des transferts se nomme, tout simplement, USMA. Habituée ces deux dernières saisons à casser la baraque avec un recrutement massif des plus vrombissants noms du circuit national et de pulvériser tous les records en matière d'émoluments offerts, l'USM Alger d'Ali Haddad semble s'être quelque peu assagie cet été avec, jusqu'à présent, aucune folie notoire.Les supporters des Rouge et Noir avaient beau faire circuler les noms de Mohamed Amine Aoudia, Amir Karaoui, Mourad Delhoum ou même Islam Slimani, le veto de l'entraîneur français Roland Courbis et les leçons, apparemment, apprises par cœur par Rebbou Haddad ont, a priori, dicté à la direction usmiste une nouvelle démarche qui a, mine de rien, grandement contribué, à bloquer les arrivées du côté de Soustara. Seuls le Mouloudia d'Alger et le Chabab de Constantine, qui bénéficient des largesses financières de la maison-mère Sonatrach, ont pu "vendre du rêve" à leurs supporters respectifs.Passé maître dans les jeux de l'illusion, le machiavéliquement doué Mohamed Boulahbib a, ainsi, pu faire d'un recrutement clubiste de ce qu'il y a de plus normal avec les arrivées de Si Mohamed Cédric, Madjid Benatia et Mohamed Derrag pour les plus connues d'entre les nouvelles recrues des Sanafirs, un motif de fierté sur la base d'un tapage médiatique assourdissant. A l'inverse, le réservé de nature Abdennour Kaoua a payé, de son poste, pourtant bien rémunéré, de manager général du Mouloudia d'Alger un recrutement pas assez bling bling aux yeux de son imposante assise populaire avec les "seules" arrivées de Mickaël Fabre, Sabri Gherbi, Habib Belaïd et Sid-Ali Yahia Cherif. Pour avoir, contre toute attente, décidé d'un commun accord de ses premiers responsables administratif et technique en les personnes de Hassan Hammar et Hubert Velud de dégraisser l'effectif avec les libérations de Farouk Belkaïd, Amine Aoudia et autres Maâmeri et El-Ogbi, l'Entente de Sétif passe même pour être un cas à part, quasiment à la même hauteur d'une USM El-Harrach fidèle à sa politique d'essais concluants. La perte d'attractivité de la JSK, le changement de politique de recrutement de l'USMA, les interminables problèmes administratifs du CRB et du MCO ainsi que le verrou contractuel des deux années d'engagement signé l'été dernier ont, en conclusion, plombé les habituelles enchères estivales qui faisait l'essentiel du marché des transferts à cette époque charnière de la saison sportive et laissé la voie libre aux filières sportives de la Sonatrach que sont le Mouloudia d'Alger et le Chabab de Constantine. Une certaine prise de conscience de quelques présidents sur la nécessité et l'impératif de plafonner les revenus des pompeusement dénommées stars du championnat a, également, lourdement pesé dans la balance. D'autant plus qu'à ces anciens animateurs du même marché des transferts manquent désormais le nerf d'une telle guerre, l'argent. R. B. Nom Adresse email