Le chef du gouvernement italien, Enrico Letta, a demandé, hier, au chef de la Ligue du Nord de mettre fin aux attaques racistes venant de ce parti, après de nouvelles insultes ce week-end contre Cécile Kyenge, première ministre noire de l'histoire de l'Italie. "C'est une page honteuse de notre histoire", a déclaré M. Letta devant la presse au sujet des propos tenus samedi par un des dirigeants de la Ligue, Roberto Calderoli, qui a comparé Mme Kyenge à un orang-outan. M. Letta a parlé de "honte pour le pays", soulignant que l'affaire a fait la Une de la presse étrangère. Mais après une réunion de la direction politique de la Ligue, M. Maroni s'est contenté de poster un message sur facebook jugeant suffisantes les excuses de M. Calderoli. "Calderoli s'est trompé, il a reconnu son erreur et s'est excusé", a écrit M. Maroni. Toute la journée, la polémique s'est poursuivie avec de nombreux appels à la démission de M. Calderoli, qui est vice-président du Sénat et a minimisé l'épisode comme une plaisanterie, affirmant comparer tous les ministres à des animaux, notamment M. Letta à un héron. L'organisation de défense des droits Articolo 21 a annoncé avoir recueilli "en un jour" 90 000 signatures (sur le site www.change.org) demandant la démission immédiate de Calderoli. Le sénateur Calderoli, déjà connu pour ses déclarations polémiques, avait déclaré samedi lors d'une réunion de la Ligue du Nord : Cécile Kyenge "fait bien d'être ministre, mais peut-être devrait-elle le faire dans son pays (...) J'aime les animaux (...) mais quand je vois les images de Kyenge, je ne peux m'empêcher de penser à des ressemblances avec un orang-outan, même si je ne dis pas qu'elle en soit un". Pour sa part, Mme Kyenge, ministre de l'Intégration originaire de l'ex-Zaïre, a exclu d'entreprendre une action légale contre M. Calderoli, expliquant que "ce n'est pas une affaire personnelle" et refusant de "descendre au même niveau" que le vice-président du Sénat. Nom Adresse email